Intervenons-nous

Les émeutes survenues à la Prison centrale de Bukavu, au Sud-Kivu, dans la matinée de ce mardi 25 avril, sont l’œuvre d’un prisonnier ayant élu domicile dans ce milieu carcéral, après l’expiration de sa peine.

Selon le Gouvernorat de la province du Sud-Kivu, les heurts ont eu lieu sur instigation du capita général qui est «un monsieur qui a déjà purgé sa peine mais refuse de quitter ce centre pénitentiaire pour ses forfaits et activités criminelles qu’il y mène».

S’exprimant à travers un communiqué de sa cellule de communication, le Gouvernorat de la province appelle la population au calme, insistant  «que les services de sécurité dépêchés par l’autorité provinciale […] viennent d’y remettre de l’ordre»

La ville de Bukavu s’est réveillée sous une forte psychose ce mardi 25 avril 2023, suite à des troubles survenues à la prison centrale de la ville, causant un tas de dégâts, tant humains que matériels.

Les bruits ont commencé aujourd’hui matin vers 8 heures, quand des prisonniers surchauffés s’en sont pris aux barrières de sécurité. Ayant réussi à franchir les trois premières, ils ont fait face à la  Police commise à la sécurité de cette maison carcérale, qui a fait usage des coups de feu pour contenir leur assaut.

Dans cette cacophonie, un prisonnier a été atteint par une balle à la jambe, renseigne les autorités de la prison, mais il n’en est pas mort.

Selon des sources concordantes, les prisonniers n’ayant pas réussi à sortir du cadre, ils ont mis le feu sur leurs cellules.

Lire aussi Sud-Kivu : 7 personnes mortes en 15 jours à la Prison centrale de Bukavu (Société Civile)

Cette situation est consécutive à la tentative d’extraire le capita de la prison, sur décision du Conseil provincial de sécurité. Selon Hippocrate Marume, un cadre de la Société Civile en province, le présumé auteur avait à répondre à une invitation de l’auditorat militaire.

«La cellule est nº13 complètement touchée. Elle contient 253 détenus. Le dispensaire est calciné avec tous les médicaments, le Bureau du directeur de la prison parti en fumée, avec l’ancien bureau greffe civile, laboratoire. Il y a sept personnes blessées graves, dont une femme,» indique de sa part Zozo Sakali, Président du Cadre de concertation de la Société Civile du Sud-Kivu.

Il ajoute que le feu a été maîtrisé grâce à l’intervention de la Monusco. A ce jour, plus de 2.000 détenus sont hébergés à la Prison centrale de Bukavu, et y vivent dans des conditions extrêmes, par manque de soins, et souvent de nourriture.

John Achiza et Vinciane Ntabala

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