Le parti politique Leadership et Gouvernance pour le Développement (LGD), Fédération du Sud-Kivu dit suivre avec une grande attention la situation politique en Province du Sud-Kivu depuis novembre 2022. D’une cacophonie politique, cette situation a dégénéré au point de produire un bicéphalisme à la tête des institutions provinciales, rappelle ce parti politique de l’opposition.
Pour son Président Provincial, ce manque de « leadership et de gouvernance de qualité » est plus que manifeste.
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Alors que l’UDPS, le parti présidentiel tient mordicus à garder son homme, Théo Ngwabidje Kasi à la tête de la province en favorisant notamment le bicéphalisme à la tête de l’Assemblée Provinciale pour suspendre toutes ses activités, le LGD y voit un « ce régime qui n’a d’autres ambitions et objectifs que le gain matériel, et cela au dépend de la population Sud-kivutienne ».
« Cette théâtralisation de la vie politique en province du Sud-Kivu par les membres de l’Union Sacrée de la Nation est une nième démonstration de la négligence dont fait l’objet les questions de développement pour ce régime qui n’a d’autres ambitions et objectifs que le gain matériel, et cela au dépend de la population Sud-kivutienne », lit-on dans ce communiqué signé par Nicolas Kyalangalilwa.
En effet, poursuit le parti de Matata Ponyo, loin d’être préoccupés par la cherté du coût de la vie, la vétusté des infrastructures routières d’une province dont les territoires sont de plus en plus enclavés des principaux centres urbains, de la situation grandissante d’insécurité, ainsi que de l’exploitation minière qui ne rapporte rien aux populations locales, ces politiques se livrent à une bataille sans pitié pour « des intérêts inavoués ».
« Le LGD Sud-Kivu invite donc la population Sud-Kivutienne à se désolidariser de ces politiques qui sont la cause première de sa souffrance et à se préparer à sanctionner sévèrement ces acteurs politiques de l’Union Sacrée de la Nation aux prochaines joutes électorales. Le Sud-Kivu a assez souffert, il est temps que les choses changent ! », conclut le communiqué.
Contexte
La Cour Constitutionnelle a décidé de rétablir le Gouvernement Ngwabidje en fonction après une motion de censure en fin novembre de l’année dernière et des mois de tractations politiques. Depuis, des députés ont initié une autre motion de censure contre son gouvernement, affirmant haut et fort qu’aucune instance judiciaire ne peut rétablir la confiance rompue entre eux et Théo Ngwabidje.
Problème: le camp Ngwabidje a réussi à diviser fortement l’Assemblée Provinciale avec des députés acquis à sa cause appelés « pétitionnaires ». Ceux-ci initient une pétition contre les membres du Bureau de l’Assemblée Provinciale à chaque motion de censure contre le Gouvernement Ngwabidje. Objectif premier: mettre en difficulté le bureau qui doit organiser les plénières afin que la motion ne soit pas examinée.
La tendance s’est une fois confirmée ces derniers jours. Cette fois, les députés « pétitionnaires » (Moins de 17) soutenus par le camp Ngwabidje ont réussi non seulement à empêcher le vote de la motion de censure mais ont également siégé pour destituer d’autres membres du Bureau qui n’étaient pas acquis à leur cause. Seulement Zacharie Lwamira et Blandine Kalafula, des fidèles soutiens à Ngwabidje ont été confirmés dans la foulée.
Parallèlement, une autre plénière se tenait à l’Hôtel « Rivière Ruzizi » avec 26 autres députés. Ceux-ci ont non seulement évincé la questeur de l’Assemblée ¨Provinciale mais ils ont également décidé de mettre en accusation Théo Kasi. Ce qui logiquement l’amenait à démissionner dans les 24 heures selon les lois.
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Une cacophonie créée artificiellement pour garder le Gouverneur Kasi (devenu membre de l’UDPS et proche de la famille présidentielle) en fonction, expliquent plusieurs acteurs sociaux.
Depuis, le Vice-Premier Ministre et Ministre de l’Intérieur a donc décidé de suspendre les activités de l’Assemblée Provinciale et de convoquer les camps adverses à l’Assemblée Provinciale prenant soin d’éviter d’évoquer la vraie crise issue du maintien de Théo Ngwabidje au Sud-Kivu.