L’on tend vers la fin de la crise politique qui sévit en province du Sud-Kivu depuis trois mois maintenant. Ce vendredi 24 février, le Vice-Ministre de l’Intérieur a désigné le Vice-Gouverneur Marc Malago, pour assurer l’intérim du Gouvernorat de province du Sud-Kivu.
Dans un télégramme adressé à Théo Ngwabidje, le Vice-Ministre dit avoir reçu le 14 février dernier, une correspondance du Président a.i de l’Assemblée provinciale du Sud-Kivu, lui notifiant le PV de la séance plénière du 24 novembre 2022, et qui avait abouti au vote de la motion de censure contre le Gouvernement provincial.
«L’intérim est confié au Vice-Gouverneur de province, Mr Malago Kashekere Marc, en attendant l’organisation de l’élection du nouveau Gouverneur et Chef de l’exécutif provincial,» indique le Ministre, qui demande à Théo Ngwabidje de prendre toutes les dispositions utiles relatives à ce message officiel.
Le Gouvernement provincial dirigé par Théo Ngwabidje est déchu depuis le 24 novembre dernier. Dénonçant des irrégularités dans la procédure ayant conduit au vote de la motion initiée contre son Gouvernement, Théo Ngwabidje avait refusé de démissionner, continuant d’exercer les fonctions de Gouverneur sans inquiétude.
L’homme du « Gouverner autrement » ne s’était même pas pressé de déposer un recours à la Cour constitutionnelle. En effet, ce n’est que ce vendredi 24 février, probablement après avoir reçu le message officiel désignant Malago comme intérimaire, que le Gouverneur accusé de détournements et plusieurs autres griefs, s’est pressé d’écrire à la haute juridiction de l’Etat en matière constitutionnelle, pour dénoncer « l’inconstitutionnalité » de la motion adoptée contre son Gouvernement.
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Ce qui n’a pas manqué de susciter des réactions dans le camp de ses opposants, qui ont tout de suite relevé le fait que le délai pour le dépôt d’un tel recours était largement dépassé. «La page Ngwabidje est désormais tournée au Sud-Kivu,» chantent à nouveau élus, acteurs sociopolitiques et militants, de la même manière qu’ils l’avaient encore fait le 18 janvier dernier, lors que des députés provinciaux en séjour à Kinshasa, avaient parlé d’une probable « reconnaissance » de la déchéance de l’exécutif provincial par le Chef de l’Etat.
Officiellement, Théo Ngwabidje n’est plus Gouverneur ; En tout cas pas après ce message officiel du Ministère de l’Intérieur. Son adhésion à l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS), le parti présidentiel, n’aura manifestement pas réussi à le sauver, ni plus ni moins que ses autres tentatives de museler les médias, militants et activistes des droits humains qui critiquaient sa gestion.
Museza Cikuru