Intervenons-nous

Mme Filia Kahindo Tshipasa, Présidente nationale du parti « Convention des Fédéralistes pour la Démocratie Chrétienne » (COFEDEC), s’insurge contre la présence des armées étrangères sur le sol congolais, notamment la force régionale de l’EAC déployée pour aider les FARDC à combattre le M23.

Dans un entretien avec Laprunellerdc.info, celle-ci estime que ces forces sont sur le terrain comme des troupes accompagnatrices de la « balkanisation » de la RDC. Inactive aux côtés des FARDC dans la guerre contre le M23, la force régionale fait actuellement objet de contestations en RDC, des habitants appelant à son départ.

Mme Filia Tshipasa ne s’accorde pas non plus avec les manifestations populaires. A l’en croire, la solution pour contraindre les rebelles du M23 et les forces de défense du Rwanda à quitter le sol congolais ne passe pas par des frustrations, mais plutôt par la formation d’une meilleure armée capable de trouver définitivement la solution sur la question de l’insécurité dans l’Est du pays.

«Je crois qu’on devrait d’abord se poser la question de savoir qu’est-ce qui s’est passé pour que le M23 défait en 2013 revienne encore sur la scène ? Et à ce niveau-là, le plus important c’est d’établir les responsabilités. La population n’a pas à se livrer à des actes qui seraient encore une fois entrain de l’exposer, mais de dire qui est responsable de la situation ? La première des choses, qu’on fasse une analyse pour comprendre là où vient le M23 et non remettre la population dans la rue. La solution ne passe pas par des frustrations mais la solution passe pour nous par la construction, la formation d’une armée puissante sans laquelle toute autre solution ne serait que passagère. Nous n’avons pas besoin de la présence de l’armée étrangère chez nous. Ces armées étrangères viennent pour quelles fins? Nous devons nous concentrer sur la question de la sécurité. Ici, il s’agit d’une question d’Etat. C’est la RDC qui est touchée, qui se perd,» souligne-t-elle.

En outre, Mme Filia Tshipasa ne trouve pas normal qu’il y ait élections sans les territoires de Rutshuru, Béni, Nyiragongo, Masisi. Elle doute qu’il y ait des élections transparentes et apaisées alors que le Nord-Kivu est en guerre.

«La COFEDEC se prépare aux élections parce que c’est un parti national. Il ne doit pas y avoir les élections sans le Nord-Kivu. Par contre, nous craignons, nous pleurons parce que nous nous sommes déjà déployés pour nous préparer à ces élections. La COFEDEC s’est décidée, elle a un score à remporter en décembre 2023 mais aujourd’hui avec ce que nous voyons dans le Nord-Kivu, nous commençons à réfléchir quelle garantie on nous donne pour que nous ayons des élections en RDC?  Quelle garantie on donne pour qu’on ait les élections au Nord-Kivu ? Un vrai congolais, un bon citoyen ne peut jamais imaginer qu’il y ait élections en RDC sans le Nord-Kivu, sans l’Ituri. Malheureusement aujourd’hui nous devons parler du Sud-Kivu aussi parce qu’à voir les positions que prennent les rebelles sur terrain, le Sud-Kivu devient aussi en danger. Nous l’avions dit depuis 2021 que nous sommes entrain de vivre une sorte de balkanisation politique dans ce pays. Évitons que par cette situation certaines provinces de la République ne soient écartées d’un droit constitutionnel,» insiste-t-elle.

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Magloire Tsongo depuis Goma

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