Des journalistes de Bukavu au Sud-Kivu, ont dénoncé ce lundi 24 octobre 2022, des menaces de mort dont fait objet le journaliste Aboubakar Kigabi, de la part des proches du Gouverneur de province, et qui le poussent à vivre en clandestinité depuis 3 jours maintenant.
Ils le disent dans un communiqué rendu public, et signé par des journalistes membres et non membres du Réseau des Médias en Ligne dans la région des Grands-Lacs (REMEL-GL).
Dans ce communiqué, ces journalistes expliquent que des proches du Gouverneur Théo Ngwabidje, parmi lesquels des membres de la cellule d’investigation du Gouvernorat, profèrent des menaces contre ce journaliste du média en ligne Libre Grands-Lacs, à qui ils promettent le pire.
Se référant à l’histoire récente de la province du Sud-Kivu où les journalistes ont été tués, incarcérés, enlevés et torturés dans le cadre de leur travail, ces derniers lancent un cri d’alarme et mettent en gare les autorités, qui selon eux, veulent transformer le Sud-Kivu en une province « hostile » aux journalistes.
«Les journalistes constatent encore une fois que la liberté de la presse est gravement menacée dans la province du Sud-Kivu et apportent leur soutien sans faille à Aboubakar Kigabi. Condamnent avec véhémence l’acharnement et les menaces contre celui-ci. Notent que ce n’est pas la première fois que des menaces verbales et écrites soient proférées contre ce journaliste de la part des proches du Gouverneur,» peut-on lire dans ce communiqué.
Ces journalistes rappellent que ces intimidations contre plusieurs journalistes visent également à réduire au silence les voix discordantes au Sud-Kivu, qui passent essentiellement par les médias en ligne et audio-visuels au Sud-Kivu.
«Attaquer l’un d’entre eux, c’est attaquer toute la profession. Les menaces physiques, psychologiques, économiques etc…ne changeront pas la volonté des médias à jouir de leur liberté et leur indépendance pour donner la bonne information dans les normes établies par la profession. Les journalistes membres du Sud-Kivu craignent pour l’intégrité physique du journaliste Aboubakar Kigabi dans une région om des cas de meurtre des journalistes ont été signalés et avertit que seules les autorités publiques seront tenues responsables,» préviennent ces journalistes du Sud-Kivu.
Lire aussi Bukavu: le Journaliste Aboubakar Kigabi vit en clandestinité après plusieurs menaces
Ils appellent à cet effet les membres des services de sécurité à assurer avec professionnalisme la protection des professionnels de médias et défenseurs des droits humains.
« Nul n’est censé obéir à un ordre manifestement illégal » rappellent-ils, soutenant que nuire au travail des journalistes est « illégal, anti-démocratique et dangereux » pour un état de droit.
Jean-Luc M.