Intervenons-nous

Les 10 organisations membres de l’Alliance Stratégique de Plaidoyer (ASP) dénoncent une démarche « cavalière » que tente d’utiliser l’ONG Solidarité Féminine pour la Paix et le Développement Intégral (SOFEPADI), dans le cadre de l’adoption et la promulgation de la loi spécifique sur les Violences Basées sur le Genre (VBG).

Elles le disent dans deux correspondances adressées à la Conseillère spéciale du Chef de l’Etat en charge de la jeunesse, genre et violences faites à la femme, et au 2ème Vice-Président de l’Assemblée nationale.

Ces organisations disent regretter le fait que la SOFEPADI tente de s’approprier l’initiative de l’avant-projet de cette loi, portant prévention et répression des violences basées sur le genre.

Selon l’Alliance stratégique, la SOFEPADI a organisé, le 21 octobre 2022, une rencontre avec des députés nationaux pour l’endossement de cette loi, sans consulter ou associer toutes les autres parties qui l’ont pourtant initié.

« Avec cette démarche, l’alliance stratégique craint que cette loi qu’elle veut spécifique, et qui a été élaborée sur base des résultats d’une recherche scientifique, soit diluée et transformée en une loi autre que celle voulue. C’est pour ce faire qu’elle dénonce cette démarche cavalière de SOFEPADI et qui, si rien n’est fait deviendra conflictuelle » peut-t-on lire dans la correspondance.

Tout en saluant l’implication et l’accompagnement dont cette loi bénéficie de la part des institutions de la République, l’Alliance stratégique demande à la Conseillère spéciale du chef de l’Etat en charge de la jeunesse, genre et violences faites à la femme, d’assurer le respect des étapes définies de façon consensuelle.

Mais aussi de faire en sorte que le processus soit inclusif, participatif et non conflictuel, en privilégiant toujours les actions en synergie et la cohésion entre les parties prenantes à ce processus.

Au 2ème vice-président de l’Assemblée nationale, l’Alliance stratégique demande d’user de sa prérogative en demandant aux députés concernés de surseoir cette démarche, et de solliciter à la SOFEPADI de revenir aux étapes définies de façon consensuelle, « en évitant de s’approprier un travail dont la paternité à ce niveau appartient à plusieurs acteurs étatiques et non étatiques, notamment l’Alliance Stratégique de Plaidoyer au Sud-Kivu pour l’accès à la justice ».

Lire aussi Sud-Kivu: les organisations membres de l’ASP s’activent pour obtenir le vote et la promulgation de la loi spécifique sur les VBG d’ici fin 2022

Contactée, la SOFEPADI parle des accusations qui ne visent qu’à « salir » son nom. Mme Julienne Lusenge, PCA de la SOFEPADI, affirme que son organisation a entamé les démarches visant l’adoption et la promulgation de la loi spécifique sur les violences basées sur le genre depuis 2020.

«Nous avons juste saisi l’opportunité pour rencontrer la Ministre du genre, ensemble on a discuté autour de la question. Nous ne voulons pas en faire trop de polémiques parce que c’est vraiment depuis longtemps que SOFEPADI a élargi les sensibilisations même auprès des députés sur la promulgation de cette loi,» affirme-t-elle.

Bertin Bulonza

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  1. Pingback: Julienne Lusenge : une vie dévouée à la Justice et aux droits des femmes - La Prunelle RDC

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