Intervenons-nous

Le Groupe de Travail sur la Justice Transitionnelle au Sud-Kivu annonce le lancement de la campagne de projection du film « Empire du silence » du réalisateur belge, Thierry Michel, à partir de mardi 30 août prochain dans la ville de Bukavu au Sud-Kivu.

L’annonce a été faite ce vendredi au cours d’un point de presse tenu au Bureau de coordination de la Société Civile à Bukavu.

Dans cette adresse à la presse, les membres du Groupe de Travail sur la Justice Transitionnelle au Sud-Kivu ont salué la réalisation du film « L’Empire du Silence », qui selon eux vient compléter une riche gamme d’autres œuvres, relatives aux crimes enregistrés à l’Est de la RDC.

«Ce film est une fidèle restitution des faits et récits des survivants, témoins, leaders locaux, dirigeants et acteurs sociaux que l’auteur a compilé pour mémoire,» ont-ils soutenu.

Empire du Silence
des membres du GTT Justice Transitionnelle

Parlant du procès en justice intenté contre Thierry Michel et sa coproductrice, Christine Pireaux, pour plagiat, le Groupe de Travail parle des manœuvres « éhontées », savamment agencées pour interdire la projection de ce film.

«Par son regard objectif, car témoin contemporain des dilemmes congolais, l’auteur nous évite l’emprunt facile du silence. Il nous invite par contre à voir, à parler, à réfléchir puis à agir. Il s’agit de nous responsabiliser sur ce que nous devons faire : dire plus jamais ça ! Le film « L’Empire du Silence »  suscite beaucoup d’enthousiasme parmi les populations du Congo en général et parmi les acteurs de la société  civile congolaise en particulier, autant que dans les sphères des chercheurs et milieux politiques généralement sensibles aux conflits violents de la Région des Grands-Lacs africains. Pour autant,  point n’est besoin de signaler que ce film n’est pas le bienvenu pour tout le monde. Le déploiement d’une série des manœuvres éhontées savamment agencées pour interdire sa projection témoigne de l’aversion à affronter.  Un étrange procès est intenté contre Thierry Michel et sa productrice Madame Christine Pireaux pour plagiat. La démocratisation d’un tel film qui rafraîchit en permanence les mémoires sur notre passé douloureux donne du tournis aux milieux hostile à la justice transitionnelle.  Les réseaux spécialisés dans la manipulation des organes de l’État s’activent pour neutraliser le film à l’échelle nationale et dans les provinces,» ont dénoncé les membres du Groupe de Travail sur la Justice Transitionnelle au Sud-Kivu.

Ces derniers considèrent que toute attaque dans la région, dirigée contre Thierry Michel, ne saurait être interprétée autrement que comme un « choix de l’impunité ».

Ce Groupe de Travail dénonce un maquillage d’efforts convergents entre les « négationnistes, les auteurs des crimes et les commanditaires », y compris les collaborateurs, en vue de tirer tout le passé douloureux du peuple congolais dans le compte des « pertes et profits divers ».

«Le groupe de travail tient à rappeler à chacun puis à la communauté nationale et internationale, la responsabilité commune d’exiger justice et réparation pour les actes criminels notamment les tueries, les massacres, le viol et violation du droit  international humanitaire perpétrés contre le peuple congolais depuis plusieurs années maintenant. Le groupe de travail regrette le manque de protection des témoins desdits crimes et  note un déficit manifeste de volonté pour poursuivre en justice les auteurs des menaces et intimidations à l’égard des acteurs nationaux et internationaux impliqués dans la dénonciation des violences cycliques cristallisées à l’est du Congo,» indique-t-il.

Par ailleurs, celui-ci plaide pour que les acteurs épris de paix et de justice, les autorités nationales ainsi que la communauté internationale, s’associent aux survivants,  témoins, défenseurs et journalistes des droits humains, en vue de dénoncer « l’odieuse cabale » destinée à empêcher la diffusion aisée du film « L’Empire du Silence ».

Dans la foulée, les membres de ce groupe soutiennent qu’un marathon de projection est envisagé dans les milieux ruraux, partout où les survivants résistent à la tentation de résignation, et rêvent d’un avènement de justice, de la vérité, des réparations et des garanties de non répétition.

Déjà pour la ville de Bukavu, le programme de la projection dudit film « Empire du silence » se présente comme suit :

-Le 30 août à 14 heures au collège Alfajiri,

-Le 31 aout à 14 heures à l’Espace Culturel Kwetu Art à Bagira,

-Le 1er septembre à 14 heures à l’UEA

-Et le mardi 2 septembre à l’institut français de Bukavu pendant la journée, et le soir à 17 heures à Bagira, à l’endroit communément appelé Zone.

Aucune description disponible.

La projection donnera l’occasion à un panel d’expliquer certains faits, et aux spectateurs de poser des questions, en s’interrogeant sur le devoir d’histoire et de mémoire du pays.

Bertin Bulonza

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