Une partie du personnel de l’Hôpital général de référence de Rutshuru s’indigne face à qu’il qualifie de mauvais traitement, leur infligé par le partenaire « EUP FASS-PADIS », un projet de l’Union européenne.
Selon ces médecins et infirmiers, ce projet ne prend pas en compte des urgences auxquelles l’hôpital fait face en cette période de crise humanitaire à la suite des déplacements des populations fuyant la guerre.
Ils l’ont fait savoir dans une déclaration rendue publique mercredi, 10 août devant le bloc administratif de cette structure de santé.
Dans leur déclaration, ces médecins et infirmiers de l’Hôpital de Rutshuru indiquent qu’avec son système de travail, à savoir l’achat des prestations, le partenaire Union européenne, ignore la présence des personnes déplacées de guerre dans cette zone.
«Rappelons par la présente, la situation sécuritaire dégradée dans nos contrées et entraînant un afflux massif des déplacés qui ne sont même pas pris en charge. Vu que ce projet c’est projet de développement, faisant achat des prestations, pour nous, ce n’est plus un partenariat, plutôt une colonisation, motif de cette protestation. Car nous avons beaucoup plus besoin d’un partenaire s’occupant de toutes ces urgences auxquelles nous faisons face au quotidien,» expliquent ces médecins et infirmiers.
En outre, ces prestataires de santé reprochent au partenaire de l’EUP FASS de n’avoir validé que 9% de la facture lui présentée pour les différentes prestations rendues par cette structure de santé, alors que l’hôpital manquent d’intrants. Et de s’interroger sur la destination de ces 91% restants.
En réaction, l’un des responsables de EUP FASS en province du Nord Kivu, Docteur Guillaume Kasereka, insiste que c’est un projet de développement et non d’urgence.
Quant aux factures de prestation non validées, il renvoie les médecins et infirmiers indignés de l’Hôpital Général de Référence de Rutshuru au contrat qui lie cette structure à ce projet de l’Etat congolais, avec un financement de l’Union Européenne.
En attendant, les médecins et infirmiers exigent que ce montant de 91% soit restitué aux prestataires, qui est selon eux, un droit inaliénable.
Ils recommandent également un projet d’urgence au lieu d’un projet de développement au sein de cet hôpital, compte tenu du contexte actuel de guerre.
Faustin Tawite, depuis Rutshuru