La Coalition pour la sauvegarde des droits humains (CSDH) appelle le Gouvernement congolais à bannir l’opacité dans la gestion du programme de développement des 145 territoires, en vue de sa réussite.
Dans un communiqué rendu public ce mardi 31 mai 2022, cette structure affirme que les informations qu’elle a recueillies dans son travail de monitoring citoyen, font état d’une « grande complaisance » et « d’obscurité » dans le recrutement des experts appelés à mener des études et mettre en œuvre ce programme phare du Gouvernement.
«Sans publier aucun appel d’offres, l’opinion a été surprise et choquée par la circulation sur les réseaux sociaux d’une liste d’experts (Architectes et Ingénieurs) retenus pour mener les études, réaliser les dessins et devis pour les provinces démembrées du Grand Equateur et du Grand Bandundu. N’ayant pas favorisé la compétition, un tel recrutement n’a suivi aucun critère de compétence et d’expérience. Il s’est juste fait sur base de népotisme et de trafic d’influence. Ce premier précédent prépare déjà un vaste terrain pour la corruption dans l’attribution des marchés à venir et jette les bases de l’échec si rien n’est fait,» fustige-t-elle.
La CSDH rappelle au Gouvernement que le peuple congolais attend beaucoup de ce programme, évalué à environ 1,6 milliard de dollars américains. Selon elle, toute nouvelle « débâcle » dans sa gestion sera perçue comme « planifiée par une mauvaise foi des autorités », qui en seront tenus responsables.
«Nous estimons que le Gouvernement de la législature en cours a tiré des leçons des nombreux projets bâclés qui ont occasionné d’énormes pertes en deniers publics. C’est le cas du programme de 100 jours, du projet Tshilejelu et bien d’autres. Il y a lieu de rappeler que c’est la mauvaise planification et le manque de transparence dans la gestion qui ont occasionné le détournement des montants colossaux destinés pourtant à réaliser des projets d’intérêt général,» déclare-t-elle.
Pour assurer la réussite de ce programme, la CSDH propose au Gouvernement d’exiger à toutes les agences d’exécution impliquées dans sa mise en œuvre, de recruter les experts « uniquement sur base des compétences », et ce, après des tests d’embauche régulièrement organisés.
Elle exige également la publication de tous les appels d’offres et Appels à manifestation d’intérêt pour les différents marchés à exécuter dans la presse et dans les plates-formes en ligne dédiées à cet effet. Selon elle, les entreprises et agences locales d’exécution à retenir devraient l’être, seulement après une mise en concurrence effective organisée conformément à la loi relative aux marchés publics.
La CSDH appelle par ailleurs les structures citoyennes à s’unir, pour exiger la « transparence et l’orthodoxie » dans la gestion des fonds alloués à ce programme.
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Rappelons que c’est le 19 mars dernier que Félix Tshisekedi a lancé ce vaste programme ambitieux, auquel le gouvernement et ses partenaires prévoient d’allouer 1,6 milliard de dollars américains. Il concerne notamment la réfection de routes nationales et celles de desserte agricole, la construction de bâtiments administratifs, d’écoles, de centres de santé et autres infrastructures. En moyenne, près de 10 millions de dollars seront alloués à chacun des 145 territoires de la RDC.
Museza Cikuru