Des femmes déplacées sinistrées de l’éruption de Nyiragongo en mai 2021 tentent de s’adapter à une nouvelle vie en territoire de Rutshuru. Elles apprennent à tisser des paniers avec des fils plastiques et les vendent. Ceci leur permet de gagner un peu de moyens de survie.
Chaque vendredi depuis quatre mois pour les unes et quelques semaines pour d’autres, une vingtaine de femmes déplacées sinistrées se rassemblent au bureau de l’asbl Programme d’Actions Communautaires des Femmes pour le Développement Intégré (PACOFEDI) à Rutshuru centre. Elles apprennent à confectionner des paniers avec des files plastiques pour subvenir à leurs besoins, affirme Ruth Bazirake, l’une d’elles.
«La confection des paniers nous aide à nous prendre en charge. Nous confectionnons des paniers pour trois mille francs, cinq mille, et plus. En tant que sinistrées du volcan Nyiragongo, nous avons changé quelque chose dans notre vie quotidienne, car nous avons déjà quelques connaissances grâce à la vente des paniers et nous nous rendons compte que nous ne sommes pas abandonnées,» affirme-t-elle.
Ces femmes sont également organisées en Association Villageoises d’Epargne et de Crédit (AVEC). Ceci leur permet d’accéder à des petits crédits remboursables avec un faible taux d’intérêt, ajoute Kahambu Isabelle, une autre sinistrée de Nyiragongo vivant à Rutshuru.
«Nous les sinistrées avons déjà créé une AVEC. Alors cet argent nous permet d’accéder à des crédits pour faire d’autres petites activités génératrices de revenus comme la vente de certains produits lorsque nous ne sommes pas venues confectionner les paniers,» indique-t-elle.
A en croire Benjamin Sanvura, un membre de PACOFEDI, le souci principal a justement été d’encadrer ces femmes déplacées sinistrées de Nyiragongo, pour qu’elles se prennent en charge pendant qu’elles sont encore à Rutshuru, ou après leur retour.
«C’est pour leur permettre de se prendre en charge. Celle qui aura la possibilité de rentrer après quelques mois, elle pourra revenir chez elle avec le pouvoir de confectionner un panier et de le vendre pour obtenir un petit bénéfice. Après la vente de paniers, elles cherchent des preneurs. Elles rassemblent l’argent. Elles utilisent une partie dans leur vie quotidienne et une autre partie, nous leur avons appris à faire des épargnes pour qu’elles accèdent à un crédit grâce à ces épargnes,» nous dit-il.
Notez que vingt autres femmes déplacées sinistrées de Nyiragongo suivent le même programme à Kiwanja, en territoire de Rutshuru.
Faustin Tawite, depuis Rutshuru