Le Mouvement national des Survivant.e.s des violences sexuelles (MNSVS-RDC) a procédé ce jeudi 10 février 2022 à l’exposition du film dénommé « SEMA », en français «parler», à l’Institut Français de Goma, au Nord-Kivu.
Maud-Salomé Ekila, chargée de Communication au sein du MNSVS-RDC, indique que la réalisation de ce film est l’œuvre de la congolaise Macherie Ekwa. Ce film a été écrit par plus de 60 femmes et hommes, qui sont aussi survivant.e.s des violences sexuelles, membres de ce mouvement.
«La particularité de ce film est qu’il a été réalisé par plus de 60 femmes, et c’est basé sur les histoires personnelles de ces 60 personnes. Il a été réalisé en 2019 et aujourd’hui c’est un outil qui est utilisé dans les différentes communautés, villes et villages afin de conscientiser les gens sur la réalité de ce qu’est le viol comme arme de guerre, sur les violences sexuelles. Dans ce film, il y a deux actrices principales, notamment une femme qui a subi le viol dans la ville de Bukavu et l’autre dans son village. Et on aborde dans ce film plein de sujets différents,» dit-elle.
Pour elle, l’importance de ce film réside dans le fait qu’il soulève des questions « très cruciales », et qui montrent la vie que traverse la population congolaise, depuis plus de deux décennies.
Le film SEMA a été projeté en présence de plusieurs membres de ce mouvement, des activistes des droits de l’homme, des membres des mouvements citoyens, ainsi que d’autres acteurs intervenant dans la défense des droits humains.
Les participants à cette projection disent avoir tiré de ce film une leçon et un message de sensibilisation contre les violences sexuelles, et celles basées sur le genre.
«J’ai compris d’abord qu’il y a un problème de Gouvernance de gestion. Parce qu’avec tout ce que nous voyons comme conflits, d’autres bourreaux se retrouveraient dans l’armée, c’est cette problématique de gestion qui cause tout ce que l’on est en train de traverser actuellement sur les VSBG,» fait savoir Mr Rony Kirumba, juriste et acteur politique du Nord-Kivu.
Il en appelle à la vulgarisation du film SEMA, pour qu’il y ait également une prise de conscience au sein de toute la communauté, et mettre fin à ces violences.
Notons que la projection de ce film à Goma, intervient après celle passée à Bukavu et Kinshasa, pour le montrer aux populations et aux représentants des institutions, ainsi que des décideurs. L’accès au film est gratuit sur YouTube et d’autres plates-formes. Le film a déjà été visionné plus de 40 mille fois dans le monde, selon les réalisateurs.
Freddy Ruvunangiza, depuis Goma