Les enjeux autour des réformes électorales ont été au cœur des échanges entre l’Initiative Congolaise pour la Justice et la Paix (ICJP) et des leaders communautaires, ce vendredi 26 novembre 2021 à Bukavu, dans la province du Sud-Kivu.
L’objectif était d’amener les leaders communautaires du Sud-Kivu à discuter sur les réformes et réalités électorales actuelles, en analysant certaines dispositions de la loi sur la CENI et la loi électorale, en vue de formuler des suggestions quant à ce.
Raphael Wakenge, Coordonnateur de ICJP, appelle les leaders communautaires et toute la population à s’approprier le processus des réformes électorales, en cours en RDC.
«Nous sommes dans un processus de réformes électorales et nous pensons que la population, les acteurs de la Société Civile, des leaders communautaires devraient s’approprier le processus. C’est pour cette raison, que nous avons convoqué ce forum pour permettre aux différents acteurs de comprendre le processus et de renforcer les mécanismes de surveillance qui existent dans la province du Sud-Kivu. C’était aussi discuter sur les enjeux qui sous-tendent les reformes législatives qui viennent d’être réalisé au pays pour dégager un cahier de charge qui contienne les recommandations et les suggestions à transmettre aux autorités compétentes,» a-t-il déclaré.
Pour lui, le contexte lui-même est jalonné par un certain nombre d’enjeux, notamment liés aux acteurs politiques, et à la question de la gestion du pays, notamment l’état de siège et l’insécurité.
«Tous ces enjeux peuvent faire à ce que le processus électoral puisse être entaché d’irrégularités. Il fallait consolider les acteurs pour qu’on parle le même langage pendant 750 jours environs qui nous reste pour organiser les élections,» pense-t-il.
De son coté, Oswald Rubasha, l’un des facilitateurs de ces assises, parle du consensus, qui selon lui est préalable à la réussite de tout processus électoral.
«On ne peut pas avoir des élections, sans avoir des lois. On a encore besoin comme préalable, le calendrier consensuel de la CENI. On ne peut pas aller aux élections sans cela. Connaissant notre pays, lorsqu’il n’y a pas un consensus autour du calendrier, ça pose problème, ce calendrier consensuel est un préalable important pour aller aux élections. Nous avons aussi parlé des enjeux des élections, il est important aujourd’hui que nos communautés et les leaders puissent intégrer les vrais enjeux des élections, parce que c’est cela souvent où nos politiciens créent des problèmes,» soutient-t-il.
Certains participants à ces assises, ont de leur part émis une crainte quant à l’effectivité de la tenue des élections générales en 2023, suite au contexte sécuritaire précaire au Nord-Kivu et en Ituri notamment, ayant conduit à la proclamation de l’état de siège. Selon eux, l’état de siège ne permettra pas d’aller aux élections dans ces deux provinces.
Abiud Olinde
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