Des parents d’élèves de toutes les écoles de la province du Sud-Kivu, tous réunis autour du Bureau de Coordination de la Société Civile, la Nouvelle Dynamique de la Société Civile (NDSCI), ainsi que la Synergie des Associations des parents des élèves étaient dans la rue de Bukavu ce mardi 26 octobre 2021.
Objectif : exiger la reprise des cours dans des écoles publiques, suspendus dès le premier jour de la rentrée scolaire de l’année 2021-2022, suite à la grève des enseignants qui exigent une paie « descente » de leur salaire.
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Plusieurs centaines d’acteurs sociaux et parents d’élèves ont répondu présent à l’appel de la Société Civile. Une véritable mobilisation pour une cause commune.
Venus de plusieurs coins de la ville et des 8 territoires de la Province, ils ont tous inondés la principale artère de Bukavu, l’avenue Patrice Emery Lumumba pour apporter leur soutien à la gratuité de l’enseignement en exigeant des meilleures conditions en faveur des enseignants congolais.
Calicots à la main, jeunes, femmes et vieux ont exprimé leur détermination à ne plus revivre la prise en charge des élèves par les parents et ont exigé du Gouvernement national, une meilleure prise en charge de l’enseignant congolais.
Dans un mémorandum adressé au Président de la République, ces acteurs sociaux et parents d’élèves ont déploré la « négligence » affichée par le gouvernement congolais à l’égard des revendications des enseignants et qui a ouvert la voie à la grève observée ce dernier temps dans les écoles publiques. Ce qui expose les enfants à l’exploitations sexuelle avec des grossesses et mariages précoces, le banditisme, les viols et violences sexuelles, les boissons fortement alcoolisées, la délinquance juvénile et autres maux.
« Nous constatons avec regret que nos enfants sont toujours gardés à la maison malgré l’appel du Gouvernement national décrétant officiellement la rentrée scolaire 2021-2022 pour le 4 octobre 2021 passé, et cela en dépit du fait que l’année passée a été chaotique du fait de l’avènement du Coronavirus mais aussi des perturbations liées encore aux revendications des enseignants. Tout cela a déprécié la qualité de l’enseignement de nos enfants. Il n’y a rien de plus précieux pour nous et pour la nation congolaise que l’avenir de nos enfants liés du reste à leur éducation et à la qualité qu’elle doit incarnée » ont-ils déploré.
Les parents et acteurs sociaux du Sud-Kivu, tous mobilisés comme un seul homme ont réclamé le respect du droit à l’éducation de leurs enfants.
« Il est impérieux que l’Etat congolais concrétise la gratuité et la rentrée scolaire sur toute l’étendue de la République et dans toutes les écoles sans exception conformément à l’article 43 de notre constitution. Il ne devait pas y avoir une éducation pour écoles privées et les écoles publiques dans un seul pays. Tous les enfants congolais, riches ou pauvres ont droits à l’éducation », ont-ils dit dans leur mémorandum à Félix Tshisedi.
En vue de remettre l’enfant congolais en général et Sud-Kivutien en particulier dans ses droits légitimes, les parents d’élèves et acteurs sociaux du Sud-Kivu ont pris solennellement l’engagement de consolider la vision de la gratuité en invitant le gouvernement national à faire honorer tous les engagements pris par le Chef de l’Etat dans le secteur de l’éducation en RDC.
Ils ont exigé la prise en charge par le budget national de la paie « descente » de tous les enseignants Nouvelles Unités et Non Payés et le respect des accords de Bibwa et la suppression « pure et simple » des pratiques discriminatoires dans la fonction publique et particulièrement dans le secteur de l’enseignement telles les zones salariales.
D’un ton ferme, les manifestants ont également exigé la reprise « immédiate » des cours d’ici lundi 1er novembre 2021.
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Le Gouverneur du Sud-Kivu qui a réceptionné leur mémorandum à côté de son adjoint, a promis de le transmettre à qui de droit.
Cette mobilisation des parents pour un enseignement décent en faveur des enfants a été rapportée dans plusieurs territoires du Sud-Kivu.