Une incursion d’hommes armés, présumés combattants Nyatura, a été rapportée la nuit de samedi à ce dimanche 15 août à Mutanda, dans la chefferie de Bwito, dans le territoire de Rutshuru. Plus de 20 maisons d’habitation ont été incendiées et de nombreux biens pillés par ces présumés combattants Nyatura.
C’est visiblement un feuilleton qui démarre au milieu de la semaine dernière avec l’enlèvement d’un jeune de la place. Le jeudi, 12 aout 2021, vers 13 heures, des présumés combattants Nyatura CMC ont pris en otage un jeune garçon dit Grace Nzafurundi.
Selon des sources de la Société Civile locale à Mutanda, citant certains habitants de ce village, les preneurs d’otage reprochent à ce jeune d’avoir rendu enceinte une fille d’un combattant Nyatura, et a refusé de reconnaitre cette grossesse.
Dans l’entre-temps, samedi matin, des militaires FARDC basés à Mutanda ont pris d’assaut un campement de ces combattants Nyatura dans la périphérie de ce village. Ils l’ont ensuite brulé.
Et en représailles, ces combattants ont signé une incursion dans le village Mutanda, incendiant 24 maisons d’habitation appartenant à des habitants de tendances ethniques différentes.
Plusieurs biens de ménages ont été réduits en cendre lors de l’incendie de ces maisons. Par ailleurs, ces combattants Nyatura supposés ont pillé des chèvres, des poules et des lapins.
Ce dimanche matin, la psychose a régné au sein des habitants de Mutanda. On pouvait les voir en petits attroupements discuter de la situation qui était survenue la nuit. Les lieux de cultes sont restés fermés ce dimanche, jour de prière d’ensemble, témoigne la société civile locale.
Le secrétaire administratif de la chefferie de Bwito, Ngulu Bahamwite, confirme l’incendie de 26 maisons par des présumés combattants Nyatura. Ils seraient venus se venger après la destruction de leur campement par des militaires FARDC, selon lui.
Celui-ci affirme que le chef de chefferie de Bwito ainsi que le commandant régiment des FARDC basé dans cette zone sont arrivés à Mutanda ce dimanche pour apaiser la tension au sein de la population civile.
Cet évènement semble bien illustrer la capacité de nuisance dont disposent encore des combattants dans les rangs des groupes armés en cette période où la province est en état de siège, depuis plus de trois mois maintenant.
Faustin Tawite, depuis Rutshuru