Des députés provinciaux du Nord-Kivu affirment que l’état de siège n’est pas prorogé sur base de l’évolution des opérations sur terrain; ou des avancées constatées au cours d’une évaluation, mais plutôt selon le bon vouloir de ceux qui décident.
Dans un mémorandum adressé à Félix Tshisekedi ce vendredi 23 juillet 2021; ces élus alertent sur le risque d’imposer à la population des conditions de vie exceptionnellement restrictives durant une période longue et indéterminée.
«Lorsqu’une mesure dite exceptionnelle dure longtemps, elle cesse d’être exceptionnelle, elle se normalise, on s’y habitue; elle dévie ses objectifs et suscite d’autres ambitions que d’aucuns peuvent imaginer. Lorsque les populations ne seront plus en mesure de supporter ces conditions restrictives, elles finiront par s’exposer à la rigueur de l’Etat de siège,» fustigent-ils.
Dans ce mémo signé par 17 députés provinciaux du Nord-Kivu, ces derniers demandent au Gouvernement d’intégrer dans les deux ordonnances portant proclamation et mesures d’application de l’état de siège; des dispositions qui renforcent la collaboration civilo-militaire, pour susciter une appropriation communautaire du processus de paix.
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Pour rappel, l’état de siège a été récemment prorogé pour la quatrième fois consécutive. Le Gouvernement a dit avoir noté des avancées positives sur terrain depuis la déclaration de l’état de siège; qui selon lui, permettent de croire à une amélioration de la situation sécuritaire et humanitaire. Cette prorogation vise donc à consolider les résultats « positifs » déjà enregistrés.
Mais son bilan reste mitigé, car des élus et organisations de la Société Civile ne cessent de décrier les tueries qui se sont « intensifiées », depuis le début de l’état de siège au Nord-Kivu et en Ituri.
Museza Cikuru