«Alors que les personnes vivant dans les pays riches s’apprêtent à remettre les compteurs à zéro et reprendre une vie normale, en Afrique nos vies resteront en mode pause. C’est injuste,» a déclaré ce jeudi 20 mai le Dr Matshidiso Moeti; Directrice du Bureau régional de l’OMS pour l’Afrique, parlant des livraisons de vaccins contre le Covid-19 sur le continent africain « via » l’initiative internationale Covax, qui sont « presque à l’arrêt ».
Selon elle, ces trois derniers mois, seules 18 des 66 millions de doses attendues ont été réceptionnées. L’organisation en appelle à la solidarité internationale.
Vingt-quatre millions d’Africains ont pour le moment reçu une dose de vaccin et 5,5 millions les deux doses nécessaires. C’est trop peu pour la directrice régionale de l’Organisation mondiale de la santé en Afrique. Cela ne fait qu’une moyenne de 2% de la population ayant eu accès à la vaccination.
«Dans 14 pays africains, moins de 1% de la population a reçu une première dose et dans quatre pays, la campagne vaccinale n’a même pas encore commencé. Cela veut dire que si les personnes vivant dans les pays les plus riches vont trouver un nouveau départ et retrouver une sorte de normalité dans leur vie; en Afrique, nos vies restent sur pause. Ce n’est pas juste », a-t-elle déclaré lors d’une conférence de presse.
"Alors que les personnes vivant dans les pays riches s'apprêtent à remettre les compteurs à zéro & reprendre une vie normale, en #Afrique nos vies resteront en mode pause. C'est injuste."
Dr Moeti – Directrice du Bureau régional de l'OMS pour l'Afrique #ÉquitéVaccins #COVID19 pic.twitter.com/NM0NI5UIiv— OMS Afrique (@OMS_Afrique) May 20, 2021
Dr Moeti Matshidiso a expliqué que les livraisons de vaccins via l’initiative internationale Covax, censé garantir un accès équitable au vaccin, sont « presque à l’arrêt » au mois de mai. À cela, deux raisons. L’Inde, qui compte de nombreuses usines pharmaceutiques, est confrontée à une nouvelle flambée épidémique, et a préempté les vaccins produits sur son territoire plutôt que de les distribuer.
Et puis il y a le coût financier : 60% réside dans l’acheminement et la distribution du vaccin. Selon la Banque mondiale, il faut trois milliards de dollars supplémentaires pour couvrir les seuls besoins logistiques. Un manque de moyens qui, dans certains pays, bloque les campagnes vaccinales. Plus de vingt pays n’ont ainsi administré que 50% de leurs doses, quand huit autres sont à court de vaccins.
L’OMS en appelle à la solidarité internationale. « Nous pouvons encore rattraper le retard, mais le temps presse. La solidarité internationale est cruciale pour soutenir la population,» a exhorté Matshidiso Moeti.
Museza Cikuru