Le premier ministre congolais Sylvestre Ilunga Ilunkamba a transmis au bureau d’âge de l’assemblée nationale une lettre contenant ses observations et des réponses à la motion de censure contre son gouvernement.
Dans cette lettre, Ilunga Ilunkamba revient sur les points principaux qui sont évoqués par les députés signataires de la motion à savoir : la politique, la défense et la sécurité, l’économie et finances, la reconstruction, le social et le culturel.
Dans cette lettre, le chef du gouvernement revient sur les événements ayant constitué le moment fort de sa gouvernance et les différents blocages connus durant le 15 mois qu’il dirige le gouvernement central.
Pour Ilunga Ilunkamba, vouloir lui coller des échecs sans tenir compte du contexte dans lequel lui et son équipe travaillent est une mauvaise foi.
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« Je rappelle une fois de plus à votre meilleur souvenir que la quasi-totalité des 52 réunions du conseil des ministres ont été présidées par le président de la République, lequel donnait des orientations sur bon nombre des dossiers au titre de communications. Ses orientations étaient coulées par la suite sous forme de décisions du conseil », écrit le premier ministre aux députés.
Parlant de la motivation de la motion de censure contre son gouvernement, Sylvestre Ilunga n’y va pas par le dos de la cuillère. Pour lui, les pesanteurs politiciennes ont plutôt pris le dessus sur les principes cardinaux de la République.
« Il y a à peine un mois, l’Assemblée Nationale avait voté massivement avec plus de 380 voix, la loi de finances 2021. Par cet acte, nos honorables députés nationaux apportaient un soutien exceptionnel au gouvernement de la République. Voilà qu’aujourd’hui certains députés reviennent à la charge pour adresser une motion de censure au même gouvernement. Nous comprenons que des pesanteurs politiciennes ont pris le dessus sur les principes cardinaux de la République », regrette Ilunkamba, avant de poursuivre » la fameuse motion n’est qu’une manœuvre politicienne sans fondement factuel et au mépris des exigences de l’État de droit ».
Pour lui, dans des telles conditions, où les principes les plus élémentaires de la République sont systématiquement « bafoués » entant que « homme d’état « il ne peut donc pas se présenter devant l’Assemblée Nationale.
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Pour finir, le chef du gouvernement renchérit qu’en vertu du règlement d’ordre Intérieur de l’Assemblée Nationale et des récents arrêts rendus par la cour constitutionnelle, le champ des compétences du bureau d’âge ne peut aucunement excéder le cadre de la gestion des affaires courantes et traiter une motion de censure contre son gouvernement.
Il conseille plutôt au bureau d’âge de diligenter l’organisation d’un scrutin pour élire le bureau définitif « seul doté des pouvoirs de plein exercice pour diligenter la procédure et instrumenter les actes afférant à toute motion de censure « .
Bertin Bulonza