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Le Cadre de Concertation de la Société Civile du Sud-Kivu demande au Procureur Général près de la Cour d’Appel d’initier des enquêtes sérieuses et plus approfondies et ouvrir des poursuites judiciaires contre Méschac Bilubi, le maire de la ville de Bukavu (suspendu) et Joseph Assanda.

Ces derniers sont accusés respectivement de spoliation des terrains de l’Etat, mégestion, insalubrité, insécurité pour l’un, et d’avoir perçu, contrôler et dépenser l’argent de la Mairie pour l’autre.

« Il a été établi que Joseph Assanda a été le chef de la perception, du contrôle et des dépenses du fond de la Mairie de Bukavu, comme si cette ville appartenait à sa famille et que les contribuables congolais de Bukavu devraient être ses propres locataires », déplore le CCPSC/SK.

Il demande également à l’Assemblée Provinciale de diligenter une mission de contrôle parlementaire sur des comptes des individus « qui seraient alimentés par les assujettis aux taxes au détriment du trésor public ». 

Cette structure de la Société Civile se dit préoccupée par la suspension de Méschac Bilubi et la tournure que celle-ci (suspension) prend. Le CCPSC/Sud-Kivu craint que cette suspension lui place à l’abri de toute poursuite judiciaire cela en sacrifiant par défi, les droits et intérêts des victimes qui ne comptent que sur la justice pour la réparation.

Zozo Sakali, son président en profite d’ailleurs pour saluer le courage du Gouverneur de province, « qui n’a pas hésité un seul instant à accéder aux cris de la population de Bukavu victime des incendies, éboulements, spoliation, megestion, insalubrité, insécurité, » rajoute ce communiqué.

« Ce n’est pas plus tard qu’au mois de décembre 2020, que les organisations de défense des droits de l’homme du Sud-Kivu, et les acteurs de la société civile du quartier Nyalukemba avaient alerté sur la vente des maisons de l’État à l’endroit communément appelé  » Macheval », sis av. Cercle hyppique, quartier Nyalukemba par les services de Monsieur Bilubi avec à la tête Monsieur Joseph Assanda », dénonce le CCPSC/SK.

D’après toujours ces mêmes sources, cette vente aurait occasionné des coups et blessures graves, des pertes des biens ainsi que des menaces contre les défenseurs des droits de l’homme et de certains journalistes. Cela pendant, et après déguerpissement forcé des occupants de ces maisons.

Le Cadre de la Société Civile recommande ainsi aux victimes et défenseurs des droits de l’homme, de ne pas faiblir face à cette situation. Et que ces derniers continuent à dénoncer toute tentative de vente des sites impropres, des espaces publics et des maisons de l’État par les autorités à différents niveaux.

Ils ont donc demandé au gouvernement provincial de maintenir cette suspension pour faciliter la justice dans sa mission. Ils demandent aussi d’étendre ces mesures aux bourgmestres, administrateurs des territoires et autres qui ne veulent pas s’inscrire dans la « logique du changement voulu par le peuple et prôné par le chef de l’État ».

Rappelons, que Méschac Bilubi a été suspendu ce lundi le 11 janvier 2021 pour spoliation des terrains de l’État, mégestion financière, pour ne citer que cela.

Abiud Olinde

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