Un jeune motard du nom de Ramazani, âgé d’une vingtaine d’années, a été froidement abattu dans la nuit du samedi 26 au dimanche 27 juillet 2025 dans la cité de Kiliba, en territoire d’Uvira, zone de santé de Ruzizi. Selon plusieurs témoins, le présumé auteur de l’assassinat serait un certain Trésor B., commandant d’un groupe Wazalendo se réclamant de l’autorité du « général Nyerere » actif dans la zone de Kiliba-Onds.
Le mobile du meurtre reste pour l’instant inconnu, mais l’acte a suscité une vive indignation chez des habitants habitués désormais à des exactions de ces miliciens armés. Ce nouveau drame met une fois de plus en lumière la recrudescence des exactions attribuées aux groupes armés Wazalendo, pourtant considérés comme alliés du gouvernement congolais dans la lutte contre la rébellion du M23.
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Ces milices, qui pullulent dans plusieurs localités du Sud-Kivu et du Nord-Kivu, imposent leur loi dans les zones sous leur contrôle, allant jusqu’à menacer les autorités établies. Le plus récent cas est celui du gouverneur du Sud-Kivu, Jean-Jacques Purusi, qui a été contraint de suspendre l’ouverture d’un couloir humanitaire entre Bukavu — actuellement occupée par la rébellion du M23 — et Uvira, contrôlée par les forces gouvernementales appuyées par les Wazalendo.
Selon des sources concordantes, plusieurs factions Wazalendo ont catégoriquement rejeté l’idée d’un tel couloir, menaçant ouvertement le gouverneur s’il persistait dans sa démarche. Certains de ces groupes refusent non seulement toute tentative de recensement ou d’identification par l’État, mais revendiquent une totale autonomie dans leurs zones de présence.
Des incidents similaires se sont multipliés ces derniers mois dans les territoires où opèrent ces milices d’auto-défense. Si elles avaient initialement bénéficié d’une certaine légitimité populaire pour leur opposition au M23, leur comportement de plus en plus arbitraire et violent inquiète désormais les habitants, les humanitaires, et même certains responsables militaires.
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Dans un contexte de guerre hybride où les lignes entre amis et ennemis sont de plus en plus floues, les populations civiles paient le prix fort, prises en étau entre une rébellion bien armée, une armée nationale en difficulté, et des milices dites patriotiques devenues incontrôlables.