Intervenons-nous

Les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) annoncent avoir « neutralisé », dimanche 23 novembre 2025, un désordre créé par des « faux Wazalendo » dans la ville d’Uvira, au Sud-Kivu. Grâce à l’intervention rapide des Unités Panthers et du Bataillon d’Intervention Rapide, ces éléments ont été « renvoyés hors d’état de nuire », indique une communication officielle des Opérations Sukola 2 Sud Sud-Kivu.

Selon les FARDC, les incidents ont éclaté après des tirs sporadiques entre deux factions se revendiquant « faux Wazalendo ». Les échanges de feu ont paralysé une grande partie de la ville d’Uvira, siège provisoire des institutions provinciales, semant la panique parmi les habitants déjà éprouvés par des mois d’insécurité persistante.

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Le bilan provisoire fait état de quatre morts, dont un militaire des FARDC, deux Wazalendo et un motard civil, ainsi que 14 blessés : neuf civils, deux militaires et trois éléments Wazalendo. Les forces loyalistes annoncent également avoir récupéré trois armes AK-47 appartenant aux assaillants. Les blessés ont été acheminés vers l’Hôpital militaire de référence et l’Hôpital général d’Uvira. Les enquêtes se poursuivent.

La ville et le territoire d’Uvira connaissent depuis plusieurs mois une multiplication d’incidents liés à des groupes armés locaux, à des milices d’autodéfense incontrôlées et à des infiltrations présumées dans les hauts plateaux. Les autorités militaires avaient déjà mis en garde contre des individus se présentant faussement comme « Wazalendo », profitant du label pour commettre des exactions, mener des extorsions ou perturber l’ordre public.

Ce climat s’inscrit dans une dynamique plus large d’instabilité dans le Sud-Kivu, marqué par la présence de groupes armés locaux, la pression des réseaux liés au M23-AFC dans la région, ainsi que des tensions intercommunautaires récurrentes dans la plaine de la Ruzizi et les hauts plateaux d’Uvira, Fizi et Mwenga.

Dans leur communication, les FARDC accusent des « ennemis de la République » d’utiliser des faux Wazalendo pour tenter de contourner la résistance de l’armée congolaise et déstabiliser la région. L’objectif, selon les forces de sécurité, serait d’affaiblir les efforts engagés pour pacifier rapidement l’Est du pays, un chantier prioritaire du Commandant suprême des FARDC.

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Selon la communication de l’armée, le Commandant de la 33ème Région militaire et de la Task Force Sud-Kivu & Maniema, le général de brigade Ilunga Kabamba Jean-Jacques, exhorte la population à ne pas céder à l’intoxication ni aux manœuvres attribuées aux réseaux « déstabilisateurs M23-AFC soutenus par les RDF ». Il appelle les habitants à collaborer avec l’armée et à dénoncer tout fauteur de troubles.

Ce lundi matin, les FARDC ont indiqué qu’une accalmie s’observait déjà dans la ville et que la situation était « sous contrôle ». Les opérations de sécurisation se poursuivent.

Abdallah Mapenzi

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