La province de la Tshopo traverse une crise institutionnelle majeure, frappant à la fois l’Exécutif et le corps législatif. Après la destitution du Gouverneur Paulin Lendongolia, l’Assemblée provinciale a franchi une étape décisive le vendredi 31 octobre 2025 en décidant de le mettre en accusation pénale devant la Cour de cassation.
Les députés reprochent à l’ancien gouverneur des infractions présumées graves, notamment le détournement de fonds et de biens provinciaux, signalant leur volonté d’obtenir des comptes au-delà du cadre purement politique. Cette mise en accusation ouvre la voie à un procès pénal et annule toute possibilité pour son camp de contester la motion initiale.
Cependant, ce zèle contre l’Exécutif est rapidement éclipsé par un scandale touchant le sommet de l’Assemblée elle-même. Le Procureur Général près la Cour de cassation a officiellement saisi les députés afin d’obtenir l’autorisation d’ouvrir une instruction contre le président de l’Assemblée, Mattheus Kanga Londimo.
Cette démarche fait suite à des dénonciations corroborées par une vidéo. Selon les plaintes, le président Kanga est accusé d’avoir reconnu le partage de 200.000 USD destinés à la construction du bâtiment administratif de l’Assemblée avec certains élus. Des fonds additionnels, issus du FRIVAO (Fonds Spécial de Répartition de l’Indemnisation des Victimes de l’Ouganda), sont également en cause.
Le Parquet Général estime que ces faits pourraient constituer des infractions de détournement de deniers publics et de corruption. L’autorisation sollicitée vise à permettre l’audition de M. Londimo pour lui offrir l’occasion de présenter sa défense.
La Tshopo se trouve ainsi confrontée à un spectaculaire règlement de comptes où les instances de contrôle et de décision se retrouvent prises dans l’étau de la justice.

