Human Right Watch (HRW) estime que le Président de la RDC devrait saisir l’occasion de son accession à la tête de l’Union africaine (UA); pour donner la priorité aux droits humains et l’obligation de rendre des comptes devant la justice, sur tout le continent.
Selon cette organisation de défense des droits humains, Félix Tshisekedi accède à cette responsabilité alors que l’Afrique est confrontée à des défis sans précédent, du fait de la pandémie de Covid-19; de rébellions armées, des conflits intercommunautaires, d’exactions commises par des groupes armés non étatiques et par des forces de sécurité d’État; ainsi que des violations liées aux élections.
« Tshisekedi devrait utiliser son poste pour réaffirmer l’existence du rapport étroit entre développement, démocratie et droits humains en Afrique », a déclaré Carine Kaneza Nantulya, directrice du plaidoyer pour l’Afrique à HRW. Selon elle, « il devrait amener l’Union à soutenir un programme de développement économique basé sur les droits en 2021. »
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L’organisation estime qu’alors que l’Afrique continue de faire face à la pandémie de Covid-19 et à ses effets; il est essentiel pour l’Union africaine de donner la priorité à des stratégies basées sur les droits, en encourageant tous les États membres à garantir à leurs citoyens; le droit d’avoir accès à des soins médicaux de qualité et à un niveau de vie adéquat.
«L’impunité pour les violations massives des droits humains commises dans le passé demeure un défi crucial sur le continent. La direction de l’UA devrait s’assurer que les mécanismes judiciaires africains actuellement en cours de mise en place commencent à fonctionner; comme le Tribunal hybride pour le Soudan du Sud, qui est en préparation depuis plus de cinq ans.» dit un communiqué publié ce lundi 8 février 2021 à Johannesburg.
Human Right Watch estime que l’UA devrait également encourager les efforts nationaux en matière de justice et tout autre système; visant à l’établissement des responsabilités pour les atrocités massives et les autres graves violations des droits humains commises dans le passé. «Cela inclut le procès qui se fait attendre en Guinée des participants présumés au massacre; accompagné de viols et d’autres abus, survenu dans un stade en 2009; plus de trois ans après la fin d’une enquête nationale.»
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Ces initiatives et bien d’autres, comme la ratification rapide par les États membres de l’Union africaine de la Charte africaine de la démocratie; des élections et de la gouvernance, et la création d’un régime de sanctions géré par l’Afrique; peuvent contribuer, de manière significative selon l’organisation; à instaurer une culture de paix, de droits humains et de démocratisation.
«En 2020, le continent a tenu plus d’une douzaine d’élections générales, dont beaucoup ont été entachées de violences; de restrictions de l’espace civique, de meurtres, de répression de manifestations et d’allégations de fraude électorale. Les recherches effectuées par Human Rights Watch en RD Congo; au Cameroun, en Guinée, en République centrafricaine et en Côte d’Ivoire indiquent qu’une culture de l’impunité pour les abus commis dans le passé; et les lacunes institutionnelles dans l’administration de la justice ; ont un impact direct sur les droits civils et politiques; comme le droit de vote et le droit à la participation politique.» lit-on.
Selon HRW, le Président congolais assume ses fonctions au moment où l’UA a été critiquée pour avoir manqué de volonté nécessaire pour fustiger ses membres; lorsqu’ils violent leurs obligations nationales et internationales en matière de droits humains, et pour faire appliquer ses résolutions.
Cette organisation estime qu’en tant que président de la Conférence de l’UA, qui est la plus haute instance politique et décisionnelle de l’Union; Tshisekedi peut améliorer le respect et la protection des droits humains dans la région, en conformité avec la Charte africaine.
Museza Cikuru