Partenariat pour la Protection Intégrée (PPI) dénonce la résurgence des « graves violences » entre deux communautés du territoire de Nyunzu, en province du Tanganyika, et qui, selon lui, ont causé le déplacement de plus de 100 mille personnes.
Il s’agit d’un conflit qui oppose les Pygmées (Twa), à la communauté des Bantous, dans cette partie de la RDC.
Dans une note parvenue à Laprunellerdc.info ce dimanche 17 février, cette organisation œuvrant pour la promotion de la paix, dit regretter que ce regain des violences a poussé les humanitaires à suspendre leurs activités dans cette zone.
« C’est avec grand regret que nous constatons la résurgence des graves violences entre les pygmées (twa) et les bantous dans le territoire de Nyunzu, province du Tanganyika en RDC, poussant plus de 100.000 personnes à un nouveau déplacement. Pire encore, ce regain des violences à Nyunzu vient de pousser les humanitaires à suspendre leurs activités dans la zone. » dit cette organisation.
Dans cette note signée par Pascal Mupenda, directeur des programmes au PPI en RDC, cette organisation exhorte les autorités à tout mettre en œuvre, pour qu’une solution « urgente » visant la restauration de la paix et la cohésion sociale dans ce milieu soit trouvée.
Signalons que des violents combats opposent depuis les années dernières, des Pygmées Twa et Bantous Luba, dans la province du Tanganyika. Les tensions entre ces deux communautés sont en fait antérieures à l’indépendance de la RDC (1960). Depuis décembre 2013, le nord du Katanga est le théâtre de nombreux accrochages meurtriers entre ces derniers.
Selon un rapport de IRC (International Rescue Committee), entre juillet 2016 et mars 2017, les autorités ont dénombré la destruction de plus de 400 villages, des centaines de morts ou blessés, et le viol de plus de 200 femmes, même si ces statistiques officielles sont certainement sous estimées.
En juillet 2017, ces violences avaient résulté en un déplacement de plus de 557 000 personnes au Tanganyika selon le Bureau de la Coordination humanitaire de l’ONU, ou plus de 22 % de la population de la province.
Autant pour les Bantous que pour les Twa, ce conflit sévère résulte en une insécurité croissante, une réduction de la confiance intercommunautaire, un accès encore plus limité aux services de base et des perturbations importantes à la production agricole et aux moyens de subsistance
Museza Cikuru