Intervenons-nous

Le 19 novembre 2024, six militaires des Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) ont été arrêtés à Mikenge, dans le territoire de Mwenga, dans la province du Sud-Kivu, suite à des actes de torture et de mauvais traitements infligés à un couple du village. Les faits ont été portés à l’attention des autorités après la diffusion sur les réseaux sociaux d’une vidéo montrant des soldats battant violemment une femme et son mari.

Les militaires impliqués, appartenant à la 21ème brigade de défense principale, ont été présentés au commandement du secteur opérationnel Sukola 2 Sud Sud-Kivu, basé à Uvira, sous l’ordre du commandant de la 33ème Région militaire. Ces actes de violence ont choqué non seulement les autorités locales, mais aussi les défenseurs des droits de l’homme, dont le Gouverneur de la province du Sud-Kivu, le Professeur Jean Jacques Purusi.

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Le lieutenant Marc Elongo, porte-parole du secteur opérationnel Sukola 2 Sud Sud-Kivu, a exprimé la réprobation des autorités militaires face à ces agissements, soulignant que de tels comportements étaient incompatibles avec la mission des FARDC, qui est avant tout de protéger les civils.

« Ce sont des actes cruels vis-à-vis des civils. En tant que FARDC, notre mission est de protéger les civils. Ces agissements sont contraires à la loi », a déclaré le lieutenant Elongo lors de la présentation des militaires aux autorités.

Le Gouverneur Purusi, profondément choqué par ces actes de violence, a immédiatement réagi en exigeant que les responsables soient identifiés et jugés selon la loi.

Il a exprimé sa confiance dans le système judiciaire militaire, précisant que les coupables devront être punis en toute conformité avec la législation en vigueur.

Ces actes dégradants portent atteinte à la dignité humaine. Ils sont inacceptables et ne peuvent être tolérés sous aucun prétexte », a ajouté Elongo, soulignant l’importance de maintenir l’ordre et le respect des droits humains au sein des Forces de défense et de sécurité principalement.

Dès la réception de la vidéo montrant les abus, les autorités militaires ont agi rapidement.

Le commandant du secteur opérationnel Sukola 2 Sud Sud-Kivu, le colonel Mundonga, a ordonné l’arrestation immédiate des six militaires mis en cause. Les soldats ont été identifiés comme étant le caporal Mitano Christian et les soldats de deuxième classe Ebene Junior, Ikamba Lito, Mbuyi Serge, Kifuta Mbuta et Kamusemba Mbuyi, tous originaires de la 21ème brigade, stationnée dans les Hauts plateaux de Minembwe Mikenge.

Le gouverneur du Sud-Kivu a salué la réaction rapide et la coopération des autorités militaires dans cette affaire, qui s’inscrit dans la politique de promotion des droits humains défendue par le gouvernement central et le chef de l’État, Félix Tshisekedi.

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Cette prise de position des autorités militaires montre l’engagement de la République Démocratique du Congo à faire respecter la loi, notamment en ce qui concerne la conduite des membres des forces armées.

Dans cette affaire, la justice militaire se verra confier le soin d’examiner les responsabilités et de rendre un jugement équitable.

Les autorités provinciales et militaires réaffirment leur détermination à maintenir la discipline au sein des FARDC, tout en veillant à ce que les droits fondamentaux de la population soient respectés.

Une réponse à la mobilisation des ONG

Ces récentes arrestations de six militaires des FARDC à Mikenge, dans le Sud-Kivu, pour des actes de torture à l’encontre d’un couple du village, font écho aux préoccupations exprimées par plusieurs organisations de défense des droits humainsEn effet, avant cette intervention des autorités militaires, des organisations telles que le Réseau Local de Protection des Civils (RLPC), La Prunelle RDC asbl et le Collectif 2250 avaient déjà dénoncé un climat de terreur dans la région et exigé des mesures concrètes contre les militaires impliqués dans des abus.

Le 31 octobre 2024, ces organisations avaient alerté l’opinion publique et les autorités sur un incident survenu à Mikenge, où une femme avait été victime de torture par des militaires des FARDC après avoir refusé les avances d’un soldat.

Cet acte ignoble, filmé et largement diffusé sur les réseaux sociaux, avait suscité une indignation générale. En plus de la victime principale, l’employeur qui était le mari de cette dernière avait également été arrêté et maltraité. Face à cette violence insupportable, le RLPC, La Prunelle RDC asbl et le Collectif 2250 avaient réclamé que les responsables soient identifiés et jugés.

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Ces organisations avaient dénoncé la récurrence de telles violences dans le Sud-Kivu et à Kabambare (Maniema), où les militaires, la police et les groupes armés sont fréquemment accusés de violations graves des droits humains. Dans leur appel, elles avaient insisté sur l’urgence de la mise en place d’enquêtes impartiales et de sanctions contre les auteurs, et avaient demandé des mesures administratives contre les unités des FARDC responsables des abus.

Ces organisations ont salué la réactivité des autorités militaires et l’engagement du Gouverneur Jean Jacques Purusi et du commandant de la 33ème région militaire qui ont condamné ces actes et exige une justice rapide pour les responsables.

Ainsi, cette arrestation représente une avancée, bien que partielle, dans la lutte contre l’impunité et pour la protection des droits des civils dans cette région troublée. Les organisations appellent à une action continue pour garantir la sécurité et les droits fondamentaux de la population, en particulier des femmes et des jeunes filles, souvent les principales victimes de ces violences.

Marina Mwanda

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