L’instauration d’une taxe de 10 % sur les gains issus des jeux d’argent et de hasard continue de susciter de vives réactions à Bukavu. Cette mesure, annoncée le 29 juillet 2025 à Uvira par le Chef de Division Provinciale des Finances, André Mukumu Mumbilwa, est désormais applicable sur l’ensemble du territoire du Sud-Kivu.
Dans les maisons de paris de la capitale provinciale, les joueurs expriment des avis partagés. Certains dénoncent une décision injuste et mal communiquée, tandis que d’autres y voient une opportunité d’assainir un secteur souvent accusé d’opacité.
« Je vis grâce aux jeux de hasard. Même si on taxe, je vais continuer à jouer », confie Raymond, un habitué de ces établissements à Bukavu, tout en admettant que ses gains seront désormais réduits.
« C’est une bonne idée. Certaines maisons de jeux ne respectaient pas les règles de paiement. Une taxe pourrait apporter plus de transparence », estime un autre parieur.
Mais ce point de vue est loin d’être unanime. Plusieurs joueurs jugent cette taxe inopportune dans un contexte économique difficile.
« Nous jouons dans l’espoir de gagner un peu pour survivre. Si on nous prélève encore une partie, ça nous pénalise doublement », déplore un jeune homme rencontré à la sortie d’un kiosque de jeux.
Pour le gouvernement provincial, cette mesure s’inscrit dans une stratégie plus large d’élargissement de l’assiette fiscale. Elle vise à renforcer les recettes publiques face aux besoins croissants de la province.
Reste à savoir si cette taxe atteindra ses objectifs sans creuser davantage le fossé entre l’administration fiscale et une population économiquement fragilisée. Transparence et communication seront sans doute déterminantes pour apaiser les tensions et faire accepter la mesure.
Gaël Ntwali et Gratien Ayunva, Stagiaires UCB