La situation humanitaire se dégrade dans les territoires de Fizi et d’Uvira (Sud-Kivu), où plus de 20.000 nouvelles personnes ont été déplacées à la mi-septembre à la suite d’affrontements armés. Dans un rapport publié le 26 septembre 2025, OCHA et plusieurs partenaires humanitaires, dont la CNR, le HCR, l’UNICEF et ADSSE/UniRR, alertent sur l’ampleur de la crise et appellent à une mobilisation rapide de l’aide.
Selon HEKS/EPER, environ 20.188 personnes (2.884 ménages) ont fui les combats opposant les Twirwaneho aux Wazalendo de la Force d’Auto-défense Biloze Bishambuke les 13 et 14 septembre dans le secteur de Ngandja. Ces déplacés, originaires notamment de Bigaragara, Kitumba et Rugezi, se sont regroupés dans les villages de Milimba I, Bisuku, Kasiru et Kipimo. Beaucoup sont hébergés par des familles d’accueil tandis que d’autres se réfugient dans des écoles ou des églises, aggravant la saturation de ces infrastructures.
Ces nouveaux flux s’ajoutent aux 48.000 déplacés recensés lors d’une mission ERM en juin 2025 dans la zone de santé de Kilicha. Depuis cette évaluation, les communautés indiquent n’avoir reçu aucune assistance significative, faute de capacités opérationnelles suffisantes.
La crise humanitaire est également compliquée par l’insécurité qui cible directement les organisations présentes sur le terrain. À Uvira, au moins cinq incidents impliquant du personnel humanitaire ont été signalés entre le 25 août et le 19 septembre, compromettant la continuité de l’assistance.
Quelques initiatives ponctuelles tentent toutefois d’apporter une réponse. Du 21 au 24 septembre, ADSSE/UniRR avec l’appui de l’UNICEF a distribué des articles ménagers essentiels et des kits d’hygiène intime à 2 376 ménages vulnérables dans la zone de santé de Kalonge. Le 24 septembre, la CNR et le HCR ont encadré le rapatriement volontaire de 56 familles (236 personnes) vers le Burundi depuis le camp de Lusenda et le site de Mulongwe.
Mais ces interventions restent insuffisantes face à l’ampleur des besoins. Sécurité alimentaire, eau, hygiène, assainissement, protection et éducation figurent parmi les secteurs les plus urgents.
Dans leur appel conjoint, les autorités locales, les organisations humanitaires et les communautés déplacées exhortent les bailleurs, les agences internationales et les institutions nationales à mobiliser rapidement des ressources et à clarifier les conditions d’accès humanitaire dans la région.
Eliane Mufungizi