Intervenons-nous

Le Bureau des Nations unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA) tire la sonnette d’alarme sur la détérioration dramatique de la situation dans les Hauts Plateaux de Fizi et Mwenga, au Sud-Kivu. Dans une note de plaidoyer publiée le 24 novembre 2025, dont La Prunelle RDC a obtenu copie ce mardi 25 novembre, l’agence onusienne décrit une crise humanitaire aiguë marquée par l’isolement, les violences armées et l’effondrement du système de santé local.

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Un accès aux zones de santé devenu “presque impossible”

Selon OCHA, l’accès aux zones de santé de Minembwe, Itombwe et aux Hauts Plateaux est quasi impossible depuis janvier 2025. Les affrontements armés se sont intensifiés, entraînant des violations massives des droits humains, des attaques contre des civils et des pillages de structures de santé, aggravant une situation déjà critique.

Depuis mai 2025, la région est plongée dans un isolement total, les axes logistiques — notamment Fizi–Lusuku–Minembwe — étant bloqués par la présence d’acteurs armés.

« Le blocage des axes logistiques rend ces zones inaccessibles à toute forme d’assistance », souligne le rapport.

En juin 2025, des médicaments essentiels sont restés bloqués près de deux mois, aggravant une crise sanitaire déjà alarmante.

Le rapport cite les données de l’hôpital général de Minembwe : entre juillet et septembre 2025, plus de 60 % des décès enregistrés (25 sur 40) concernaient des enfants victimes de malnutrition aiguë sévère.

« Le système de santé est au bord de l’effondrement », insiste OCHA.

La Commission Mouvement de Population du Sud-Kivu estime qu’en octobre 2025, 172.000 personnes déplacées n’avaient plus accès aux biens essentiels, parmi lesquelles plus de 1 000 ménages en provenance de Mikenge.

Le blocage des routes a également entraîné une flambée des prix des produits de première nécessité : Le kilo de sucre : de 5.000 FC en janvier à 30.000 FC en octobre. Le sac de 25 kg de farine de manioc : de 15.000 FC à 50.000 FC. Cette inflation expose les populations à une insécurité alimentaire sévère.

Malgré l’insécurité, quelques ONG continuent de travailler à distance, dans l’attente d’un accès sécurisé pour l’acheminement des intrants.

Des stocks essentiels (médicaments, intrants nutritionnels, kits AME2, fournitures scolaires, articles EHA) sont prépositionnés à : Baraka, Uvira, Bukavu.

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Face aux contraintes croissantes et aux risques encourus par le personnel sur le terrain, OCHA appelle les parties au conflit à : Mettre fin aux attaques ciblées et actes d’intimidation contre les civils ; Garantir un accès humanitaire sans entrave, notamment par l’ouverture de passages sécurisés ; Protéger le personnel humanitaire, les infrastructures de santé et les convois médicaux.

OCHA rappelle que sa mission est de coordonner une réponse d’urgence fondée sur les principes humanitaires, afin de protéger les populations en détresse.

« Nous plaidons pour une action humanitaire efficace et fondée sur des principes, menée par tous et pour tous », conclut la note.

Divine Busime

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