C’est peut-être une voie vers la fin du calvaire qu’ont connu dans le temps, les habitants qui souffrent des maladies des voies urinaires, à l’Est de la République Démocratique du Congo. Ces personnes peuvent se faire soigner à l’hôpital de Panzi qui dispose désormais du matériel spécialisé dans le traitement de ce genre de maladies.
L’annonce de l’acquisition de ce matériel a été faite ce jeudi 10 février 2022, au cours d’un point de presse animé par le Docteur Nanga Batende David, chef de service du département de Chirurgie, et responsable du service d’Urologie à l’hôpital de Panzi.
Au cours de ce point de presse il a été question pour le Dr Nanga Batende de présenter à la population de Bukavu, du Sud-Kivu et de la RDC les avancées technologiques et les réalisations du service d’urologie à l’hôpital général de référence de Panzi.
Celui-ci a, en termes d’avancées technologiques, annoncé l’acquisition par cette structure médicale dirigée par le Prix Nobel de la Paix, Dr Denis Mukwege, d’un appareil Laser spécial qui s’occupe désormais du traitement des pathologies des voies urinaires chez les hommes et les femmes. C’est notamment la pathologie des reins, de la vessie, de la prostate, de l’urètre ou de l’appareil urinaire.
«Nous avons assez avancé en urologie. Ici à l’hôpital de Panzi, nous avons acquis le premier Laser, je dirais de l’Est de la RDC, et pas n’importe lequel : C’est un laser qui puisse détruire n’importe quel calcul à n’importe quel niveau dans l’appareil urinaire depuis les reins jusqu’au niveau de l’urètre,» a-t-il soutenu.
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Les « calculs » sont perçus comme des molécules sous forme de pierres qui se forment au niveau des voies urinaires, et qui viennent lors qu’on prend des aliments ou de la boisson qui s’accumulent dans les voies urinaires, au fur et à mesure qu’on les consomme. Ils devront donc être complétement soustraits des voies urinaires, sans opération, comme cela se faisait dans l’ancien temps.
Le Dr Nanga a expliqué que ce matériel qui est déjà en utilisation à l’hôpital de Panzi depuis un temps. Il est également utilisé dans le traitement des tumeurs de rein, sans ouvrir l’abdomen.
«Ce laser est aussi en mesure de soigner les maladies du rein, les petites tumeurs du rein en les rasant complètement et en les évacuant. Nous avons aussi acquis du matériel pour les calculs qui peut non seulement rayer les petits fragments pour les pneumatiques qui utilisent de l’air comprimé. Ce matériel nous permet également d’opérer sur la prostate et réduit sensiblement le saignement. Ici il s’agit de la mini chirurgie invasive proprement dite. Que ça soit au niveau de l’urètre, de la vessie, ou encore du rein, on est tranquille que quel que soit la pathologie en face on sera en mesure d’utiliser les trois types de rayonnement. Parce qu’ici il s’agit des ondes de choc que nous allons envoyer dans ces parties là pour soigner la maladie qu’on veut éliminer. La particularité de ce laser est qu’une fois devant les calculs, ça les broie tout simplement et on en parlera plus. Un calcul qui a une forte densité est réduit à la cendre dès que vous le mettez en présence de ce laser. La deuxième application de ce laser c’est sur les tumeurs par exemple. Sur une tumeur de l’urètre on n’a pas besoin d’aller ouvrir tout l’abdomen mais il suffit d’y aller avec le laser et détruire sur place la tumeur et ça s’évapore immédiatement. On a eu des cas qui ont eu à bénéficier de ce traitement et qui aujourd’hui peuvent témoigner,» a expliqué le Dr Nanga Batende.
L’avantage, selon ce dernier, est qu’on n’a pas de saignement, lors de cette intervention. Le malade, lorsqu’on l’opère, peut retourner à la maison le même jour.
Parlant du besoin de l’acquisition de ce matériel, le Dr Nanga explique que sa structure a constaté une forte demande de la population. Elle a ainsi décidé de se doter de ce matériel pour réduire, voire en finir, avec les référencements auxquels l’hôpital recourrait de temps en temps.
«A un moment donné, on était obligé de transférer les malades en Inde, à Nairobi, à Kigali pour le même traitement. Devant cette demande, il fallait combler ce vide car nous nous sommes rendu compte que ce n’est pas tout le monde qui trouve des moyens pour aller à l’étranger. Parce qu’ici il y avait déjà de la compétence, le Docteur Mukwege, a agi dans ce sens-là et nous avons acquis ce matériel même s’il a couté énormément cher,» a-t-il laissé entendre.
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Pour ce qui est de l’accès aux soins, le Dr Nanga précise que lors qu’il y a urgence, l’argent n’est pas immédiatement exigé par l’hôpital de Panzi.
«Pour une urgence on prend d’abord le patient en charge et le paiement vient après,» a-t-il insisté, indiquant que cette politique a été mise en place par le Dr Denis Mukwege pour permettre à tout le monde d’accéder aux soins, au même pied d’égalité. Il rassure que ce service est et reste accessible à tout le monde.
Bertin Bulonza