Alors que l’année scolaire 2024–2025 touche à sa fin sur toute l’étendue de la République Démocratique du Congo, les enseignants du groupement de Mbinga Nord, en territoire de Kalehe, province du Sud-Kivu, vivent une fin d’année marquée par l’amertume. En cause : le non-paiement de leurs salaires depuis trois mois, une situation qui plonge de nombreuses familles dans la précarité.
Dans un entretien accordé à La Prunelle RDC ce mardi 5 août 2025, plusieurs enseignants et responsables scolaires ont dénoncé cette situation qu’ils qualifient de « crise humanitaire silencieuse ».
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Selon Chidorho Mungazi Benjamin, acteur de la Nouvelle Société Civile du groupement de Mbinga Nord, les salaires des enseignants ne sont plus versés régulièrement par la Caritas Bukavu, structure en charge de la paie dans la région. Il appelle le gouvernement congolais à améliorer les conditions salariales des enseignants en milieu rural afin de leur permettre de préparer convenablement la rentrée scolaire 2025–2026.
Même cri de détresse du côté de Zibuka Mungazi Anicet, chef d’établissement de l’école primaire Nuru à Kalehe. Il confirme que la proclamation des résultats pour l’année scolaire a bien eu lieu, mais dans un contexte de grande difficulté.
« Ce 5 août, nous clôturons l’année scolaire dans un climat de désespoir. Trois mois sans salaire, c’est inhumain. Les enseignants ont des familles à nourrir, des enfants à soigner, des projets à préparer. Comment vont-ils aborder la nouvelle année scolaire dans ces conditions ? », s’interroge-t-il.
Certains enseignants dénoncent également la gestion opaque de leurs cotisations aux mutuelles de santé, affirmant qu’ils contribuent sans pour autant bénéficier de services médicaux en retour.
Pour rappel, le 25 juillet 2025, les enseignants de l’école primaire Kitalaga, également située dans le territoire de Kalehe, ont adressé une lettre de réclamation à la Caritas Bukavu pour exiger le paiement de leurs salaires des mois de juin et juillet. À ce jour, aucune réponse officielle n’a été apportée par les autorités concernées.
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Face à ce silence, les enseignants de Mbinga Nord et d’autres coins de la province appellent le gouvernement congolais à prendre cette situation à bras-le-corps afin d’éviter une crise éducative majeure à l’approche de la rentrée scolaire.