L’hôpital de Panzi n’a pas accès à ses comptes bancaires. Ces derniers ont été bloqués depuis novembre par la Direction Générale des Impôts (DGI) qui réclame à cet établissement 125.000 dollars à titre de paiement d’impôts.
Le Docteur Denis Mukwege, Médecin Directeur de cette structure qui fustige cette situation, affirme que ce blocage préjudicie l’hôpital et ses agents qui sont impayés depuis novembre.
«Il y a quelques mois, les agents de la direction générale de la direction générale des impôts sont venus à l’hôpital, ils ont fait leur contrôle et dans le cadre d’un redressement fiscal, ils ont demandé à ce qu’on paie 125.000 dollars à titre d’impôts sur cette nourriture qu’on donne, qui est considéré comme un avantage en nature. Et ça, moi, je trouve que c’est dommage parce qu’au mois de novembre, nous n’avons pas payé les salaires, car nos comptes ont été bloqués par la direction générale des impôts », indique-t-il ce mercredi à Actualite.cd.
Celui-ci regrette le fait qu’on puisse taxer un repas accordé aux agents pendant la journée. Il explique que grâce à son prix Sakharov, il s’est investi pour nourrir le personnel soignant qui travaille pendant de longues heures à l’hôpital de Panzi.
«Depuis que j’avais eu le prix Sakharov, ce prix était accompagné de 50.000 dollars. J’avais décidé à ce que cet argent puisse être mis de côté pour nourrir les travailleurs qui font un travail merveilleux, qui prennent en charge les victimes de violences sexuelles. Ils commencent tôt le matin et parfois, ça peut aller tard dans la nuit. Il n’y avait pas de système pour les nourrir pendant les heures de services. Depuis ce temps, nous avions pris cet argent, que nous avons mis à la disposition des agents pour qu’ils aient un repas par jour, du riz et des haricots,» indique-t-il.
«Payer les impôts, c’est tout à fait normal, nous payons nos impôt, » confie M. Mukwege. Le Prix Nobel de la paix insiste que cet hôpital vit des aides pour prendre en charge les victimes de violences sexuelles. «Si cette aide humanitaire va être ponctionnée par des impôts excessifs, c’est une façon de nous amener à fermer nos activités,» soutient-il, ajoutant que ce travail devrait être soutenu par l’Etat congolais.
Museza Cikuru