En marge de la Journée nationale du Genocost, célébrée chaque 2 août en République Démocratique du Congo, la Société Civile du Sud-Kivu invite toutes les confessions religieuses de la province à organiser des cultes de prière pour honorer la mémoire des victimes des conflits armés et des violences sexuelles.
À travers un communiqué rendu public ce 30 juillet 2025, le Bureau de Coordination provinciale de la Société Civile du Sud-Kivu s’adresse aux leaders religieux de toutes confessions, les appelant à organiser des cultes ce samedi 2 août 2025, à l’heure de leur choix, dans leurs églises respectives. Objectif : prier pour la paix, soutenir les initiatives en cours pour la résolution des conflits et honorer la mémoire des victimes des violences qui continuent de frapper l’Est de la RDC.
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Ce rappel s’inscrit dans le cadre de l’application de la loi n°22/065 du 26 décembre 2022, qui établit les principes fondamentaux relatifs à la protection et à la réparation des victimes des violences sexuelles liées aux conflits et des crimes contre la paix et la sécurité de l’humanité.
L’article 28 de cette loi stipule en effet :
« Il est institué une journée nationale d’hommages aux victimes des violences sexuelles liées aux conflits et aux victimes des crimes contre la paix et la sécurité de l’humanité, célébrée chaque 2 août de chaque année et dénommée Genocost. Cette journée rend également hommage aux personnes qui leur ont porté secours et assistance. L’État crée des sites à vocation commémorative et mémorielle. »
Dans son message, la Société Civile rappelle que la province du Sud-Kivu est en proie à la guerre, au même titre que les provinces voisines du Nord-Kivu et de l’Ituri.
Elle évoque notamment le massacre survenu dans la nuit du samedi à dimanche 27 juillet 2025, au cours duquel plus de 40 civils ont été tués dans une église à Komanda, à plus de 70 km au sud de Bunia (Ituri), lors d’une attaque attribuée aux rebelles ougandais ADF.
« Tout en compatissant avec les compatriotes de l’Ituri, nous gardons une mémoire en leur souvenir et demandons au bon Dieu de recevoir leurs âmes dans son royaume », écrit le Bureau de Coordination.
Le communiqué souligne également la persistance de violences dans plusieurs territoires du Sud-Kivu, notamment Kabare, Walungu, Fizi, Kalehe, Uvira et Mwenga, où des affrontements sanglants opposent les groupes armés Wazalendo à la coalition M23/AFC, causant de nombreuses pertes en vies humaines parmi les civils.
Dans ce contexte tragique, la Société Civile exhorte les confessions religieuses à mobiliser les fidèles à travers toute la province du Sud-Kivu, afin de prier pour la paix, soutenir les initiatives de paix en cours, et implorer le repos des âmes des victimes.
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Elle appelle également à rendre public ce communiqué dans toutes les églises, pour assurer une large diffusion du message auprès de la population.
« Que justice soit faite, et que leurs âmes reposent en paix », conclut le Bureau de Coordination de la Société Civile, insistant sur la nécessité de briser le silence, d’honorer les disparus et de défendre la dignité des victimes à travers des actions spirituelles, sociales et citoyennes.
Contexte
La Journée du Genocost a été instaurée pour reconnaître officiellement les souffrances endurées par des millions de Congolais, victimes de crimes de guerre, de crimes contre l’humanité et de violences sexuelles liées aux conflits. Elle vise également à garantir leur réparation morale, sociale et juridique.