Intervenons-nous

L’organisation Partenariat pour la Protection Intégrée (PPI) alerte sur la situation « inquiétante » dans laquelle se trouvent les lanceurs d’alerte sur l’exploitation illégale des minerais à Mwenga, dans la province du Sud-Kivu, et les défenseurs des droits humains et des journalistes dans l’état de siège en vigueur au Nord-Kivu et en Ituri.

Dans une correspondance adressée ce mardi 14 septembre 2021 au Président de la République Félix Tshisekedi, PPI fait savoir que depuis le mois de juin 2021, les défenseurs des droits humains et lanceurs d’alertes en territoire de Mwenga, qui dénoncent l’exploitation illégale des minerais par des sociétés, ainsi que la destruction des champs des citoyens, sont la cible des « graves » menaces.

«Curieusement, au moment où tout le monde déplore encore cette situation et se demande qui peut avoir donné l’ordre aux compagnies d’exploiter librement les minerais, sous une bonne escorte des militaires des forces armées congolaises (FARDC), en territoire de Mwenga, le responsable de l’armée en province, le Général Bob Kilubi a fait des menaces de trop et de façon ouverte contre les acteurs de la société civile, dans une vidéo de 59 secondes qui circule dans les réseaux sociaux, jusqu’à les qualifier des bandits et coupeurs de routes qui veulent salir l’image de l’armée,» déplore PPI dans cette lettre lue à la presse à Bukavu, par Me Pascal Mupenda, son Directeur des Programmes.

PPI demande aux autorités de garantir la protection aux DDH et lanceurs d’alerte sur l’exploitation illicite des minerais à Mwenga, et plaide pour leur intervention en vue de favoriser les poursuites judiciaires contre toute personne «quel que soit son rang ou sa nationalité», qui serait impliquée de près ou de loin dans l’exploitation illégale des minerais à Mwenga.

En ce qui concerne la situation au Nord-Kivu et en Ituri, PPI affirme avoir enregistré 51 cas de violations des droits humains dans ces deux provinces sous l’état de siège, assortis de 6 assassinats, selon les rapports de son monitoring effectué entre mai et août 2021.

«En effet, parlant du Nord-Kivu, et d’Ituri, il se dégage que depuis le 06 mai 2021, jour où l’état de siège a été décrété dans ces deux provinces, l’atteinte aux droits des défenseurs des droits humains et des journalistes s’est accentuée. Monsieur le président, au regard de ces violations, d’aucuns se demande si l’état de siège était instauré pour terroriser davantage les paisibles citoyens et les défenseurs des droits humains en particulier, ou bien pour combattre les groupes armés qui ne cessent de faire le carnage dans la zone,» demande PPI.

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Cette organisation de défense de droits humains se demande en outre «si la population qui continue à être massacrée ne devait plus pleurer lorsqu’elle est attaquée», ou bien les DDH, «les journalistes et les médias qui dénoncent ou diffusent ne devraient plus parler de cette situation d’insécurité qui peine à être maitrisée», plus de quatre mois après la mise en place de l’état de siège.

PPI demande l’implication personnelle du chef de l’Etat pour la cessation des violations décriées à l’égard des DDH, des journalistes et des médias dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri.

«Partenariat pour la Protection Intégrée demande au Président de s’impliquer personnellement afin que cessent toutes les violations décriées à l’égard des défenseurs des droits humains, des journalistes et des médias dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri, au motif de faire respecter l’Etat de siège ; Veiller au respect de tous les instruments juridiques nationaux, régionaux et internationaux qui protègent les défenseurs des droits humains, les journalistes et les médias dans l’exercice de leur travail,» demande cette organisation.

Abiud Olinde

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