Intervenons-nous

La Coalition « Pamoja kwa Amani » (C‑PKA) tire la sonnette d’alarme après une nouvelle vague de massacres visant des civils dans plusieurs localités du Sud-Kivu. Dans un communiqué publié mardi, la plateforme de la société civile condamne « avec véhémence » des exécutions sommaires attribuées aux combattants de l’Alliance Fleuve Congo – M23 (AFC‑M23), qu’elle considère comme de possibles crimes de guerre exposant leurs auteurs à des poursuites nationales et internationales.

Selon la Coalition, au moins douze hommes âgés de 20 à 40 ans ont été appréhendés puis exécutés dans le groupement d’Irhambi Katana. Les assaillants, identifiés comme des éléments de l’AFC‑M23, les accusaient de collaborer avec les milices « Wazalendo » qui multiplient depuis plusieurs jours attaques et embuscades contre leurs positions.

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La C‑PKA rapporte qu’aux yeux des combattants M23, « tout jeune des villages ou collines » d’où proviennent des attaques serait automatiquement assimilé à un wazalendo et « n’a droit qu’à une balle dans la tête ».

Des civils exécutés jusque dans un centre de santé

La Coalition dénonce une violation flagrante du droit international humanitaire. Vers 22 heures, les combattants ont fait irruption au centre de santé Chahoboka, où ils ont enlevé trois hommes, un malade et deux gardes-malade, ensuite retrouvés exécutés, leurs corps criblés de balles.

D’autres corps ont été découverts dans plusieurs sites du groupement :

  • trois près du petit marché Chebirema,
  • deux au terrain de Bidabanga,
  • un près de l’antenne Airtel de Chahoboka,
  • deux au petit marché de Cibimbi.

La Coalition redoute un bilan plus lourd, affirmant que des patrouilles M23 abattent « toute personne de sexe masculin » rencontrée sur leur chemin.

Autres exécutions : Kaniola et Bukavu également touchés

Ces massacres interviennent après d’autres exactions signalées le 21 novembre à Kaniola, où deux jeunes hommes d’une même famille ont été exécutés puis enterrés dans une fosse commune.

Dans la ville de Bukavu, la C‑PKA rapporte que les violences s’intensifient également. Quatre motards ont été abattus en une semaine, dont le dernier ce lundi 24 novembre au marché de Nguba, tué par une policière de l’AFC‑M23 « à bout portant ».

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La Coalition Pamoja kwa Amani interpelle les responsables politico‑militaires du mouvement, les exhortant à faire cesser ces violences. Elle rappelle que les crimes visant des civils sont « imprescriptibles » et exposent leurs auteurs à d’éventuelles poursuites devant les juridictions nationales ou internationales.

Elle appelle également les groupes armés engagés dans le conflit à respecter les engagements pris dans les processus de paix de Doha et de Washington, notamment le cessez-le-feu et la protection des civils.

Séraphin Mapenzi

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