Alors que l’insécurité s’aggrave dans la ville de Bukavu et plusieurs territoires du Sud-Kivu, la Nouvelle Dynamique de la Société Civile (NDSCI) appelle les autorités à rouvrir la prison centrale de Bukavu comme l’une des mesures urgentes pour y faire face.
Dans un communiqué publié ce jeudi 31 juillet 2025 et parvenu à La Prunelle RDC, la NDSCI dénonce une montée inquiétante des violences, caractérisées par des attaques nocturnes, des assassinats ciblés, des cas de justice populaire et des cambriolages, enregistrés tout au long du mois de juillet.
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Parmi les incidents récents, l’organisation cite notamment l’attaque du camp des professeurs de l’Institut Bwindi par des hommes armés, avec vol d’argent appartenant aux enseignants et à une église, ainsi que l’attaque de l’hôpital de Nyantende à Kabare. D’autres faits alarmants sont signalés : des incursions domiciliaires à Mulambula et Ciriri, l’assassinat d’un motard à Cikonyi Kasha, celui d’un cambiste à Karhale, ou encore la découverte d’armes à Nkafu, dans la commune de Kadutu, après un couvre-feu décrété par les autorités de facto issues de la rébellion du M23.
La NDSCI affirme que ces incidents, également relevés dans les communes d’Ibanda, Kadutu et Bagira, ne sont pas des cas isolés mais relèvent d’une tendance sécuritaire préoccupante.
« Ces événements menacent notre sécurité collective et freinent le développement de la région », alerte le communiqué.
Wilfried Habamungu, porte-parole de la NDSCI au Sud-Kivu, recommande plusieurs mesures urgentes : l’organisation régulière de couvre-feux et de patrouilles mixtes dans les 20 quartiers de Bukavu, le renforcement des dispositifs de sécurité, et l’implication active des leaders communautaires dans la prévention de la criminalité.
La structure citoyenne plaide également pour la relance des infrastructures judiciaires, afin d’assurer que les criminels soient traduits en justice rapidement et efficacement. Cela passe, selon elle, par la réouverture de la prison centrale de Bukavu et d’autres maisons pénitentiaires à l’arrêt.
Enfin, la NDSCI demande aux autorités de la rébellion du M23 d’interdire la fabrication et la vente de boissons fortement alcoolisées, qu’elle considère comme un facteur aggravant de l’insécurité. Elle appelle à un dialogue ouvert entre ces autorités, Société civile et communautés pour identifier les causes profondes de cette insécurité et restaurer un climat de paix.
« Nous exhortons la population à dénoncer tout mouvement suspect et à collaborer avec les services de sécurité », conclut le communiqué.
Séraphin Mapenzi