Plusieurs milliers de déplacés fuyant les violences armées dans les territoires de Shabunda, Mwenga et Kabare, au Sud-Kivu, vivent sans assistance humanitaire et dans une extrême vulnérabilité. C’est ce que révèle un rapport de l’OCHA publié vendredi 26 septembre 2025, alors que la situation sécuritaire reste tendue dans l’Est de la RDC.
Du 15 au 17 septembre 2025, des combats ont opposé deux factions du groupe Wazalendo dans le village de Lusenge, groupement de Nkulu, chefferie des Wakabango 1, territoire de Shabunda.
Selon l’OCHA, le bilan provisoire fait état de deux femmes tuées, trois hommes blessés, ainsi que de nombreux civils touchés. Les affrontements ont été accompagnés de pillages, d’actes de torture, d’enlèvements et de violences sexuelles.
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Face à ces violences, environ 1 037 familles ont fui Lusenge, Milanga, Kwa Makaku et leurs environs. Une partie a trouvé refuge dans le Maniema, notamment à Kalole, Mwamba, Ndeya, Penekusu, Kama et Bikenge, tandis que d’autres se sont cachées dans la brousse, sans ressources ni protection.
Dans le territoire de Mwenga, l’insécurité s’est accentuée dans la nuit du 19 au 20 septembre 2025, avec trois personnes tuées, dont une femme. Deux corps ont été retrouvés près du cimetière de Kalole et un autre, criblé de balles, dans un étang piscicole à Kalole 2 Masenge, dans le groupement des Bamulinda.
Ces meurtres sont survenus après les affrontements des 17 et 18 septembre 2025 entre groupes armés, qui avaient déjà causé huit morts et deux blessés, selon la Croix-Rouge.
Ce climat de terreur paralyse la vie locale : écoles fermées, marchés ralentis, familles réfugiées dans la forêt, aggravant l’exode rural.
Le 23 septembre 2025, le Médecin Directeur du Centre hospitalier de Chulwe a signalé un nouvel afflux de déplacés à la suite de combats entre les FARDC, appuyées par des Wazalendo, et les rebelles de l’AFC-M23. Selon l’OCHA, du 20 au 21 septembre 2025, ces affrontements, marqués par des bombardements à l’arme lourde et l’utilisation de blindés, ont conduit à la prise de la cité de Nzibira par les assaillants.
Environ 500 ménages issus de Cisaza, Cibanda, Muyange, Karhuliza et Kalongo ont trouvé refuge à Chulwe et Luhago. D’autres familles demeurent dispersées dans la brousse.
Au moins 18 blessés, dont une femme, ont été admis au centre hospitalier de Chulwe. Les déplacés sont temporairement hébergés dans des églises, écoles, bâtiments publics et familles hôtes.
Dans l’ensemble des zones touchées, les déplacés réclament une aide urgente : nourriture, soins médicaux, accès à l’eau potable, abris temporaires, éducation pour les enfants et protection contre les exactions.
Les autorités locales et les organisations humanitaires lancent un appel d’urgence, mais l’accès humanitaire reste limité par l’insécurité persistante et le manque de ressources.