Des maisons d’accueil pour enfants orphelins dans la ville de Bukavu, au Sud-Kivu, traversent une crise sans précédent. En raison de l’insécurité persistante et de la dégradation économique, la prise en charge de ces enfants devient de plus en plus difficile, menaçant leur avenir immédiat.
Plusieurs responsables de centres alertent sur une situation critique : sans appui urgent, de nombreux orphelinats risquent de fermer, exposant ainsi des dizaines d’enfants à la rue, à la délinquance, ou pire encore, à la mort.
Selon Ciza Jérémie, responsable du Centre de Récupération des Orphelins et Femmes Victimes de Guerre (CROFEM Asbl), leur structure fonctionne désormais « par la seule grâce de Dieu ». Il indique que les donateurs traditionnels ont fui la ville à cause de la guerre, et que ceux qui y sont restés peinent déjà à subvenir aux besoins de leurs propres familles.
« Une famille de quatre personnes peine à survivre aujourd’hui, que dire de nous qui encadrons plus de 63 enfants sous une prise en charge totale ? », déclare Ciza Jérémie.
« Les enfants mangent difficilement, étudient difficilement, et pourtant ils ont besoin de soins, de sécurité et d’un avenir. », poursuit-il.
Le CROFEM n’est pas un cas isolé. Plusieurs orphelinats de la ville comme Ekabana, BVES, Les Amis de Jésus, ainsi que d’autres structures situées dans les territoires, notamment l’orphelinat de Mwanda à Katana, connaissent la même situation de précarité extrême.
Les encadreurs, débordés, redoutent un scénario catastrophe : si ces maisons ferment, des dizaines d’enfants n’auront d’autre choix que de rejoindre la rue, où ils seront exposés à toutes les formes de violences, d’abus et d’exploitation.
Face à cette détresse, les responsables des centres lancent un appel pressant à l’aide, notamment à l’endroit des personnes de bonne volonté, des organisations humanitaires, des autorités et de la communauté nationale et internationale.
« Nous gardons espoir qu’un appui viendra. Les enfants ont droit à l’éducation, à la santé, à une vie digne et à une protection. Toute aide, aussi petite soit-elle, peut faire la différence », conclut Ciza Jérémie.