Dans un contexte de crise sécuritaire grandissante à l’Est de la République Démocratique du Congo, 15 journalistes du Sud-Kivu ont été formés ce jeudi à Bukavu sur la lutte contre la désinformation, les discours de haine et la sécurité en période de conflit. Cette initiative est portée par Journalistes pour la Promotion de la Démocratie et des Droits Humains (JPDDH), en partenariat avec le National Endowment for Democracy (NED).
Organisée dans la commune d’Ibanda, cette formation s’inscrit dans le cadre du projet « Médias pour la consolidation de la démocratie et la lutte contre les discours de haine en RDC ». Elle visait à renforcer les capacités des journalistes à promouvoir une information vérifiée et apaisante, essentielle pour préserver la cohésion sociale dans un climat de guerre et de tensions ethniques.
Lors de son intervention, Egide Kitumaini, journaliste et paneliste, a insisté sur le rôle crucial des médias en période de conflit :
« Dans chaque guerre, la vérité est l’une des premières victimes. Une fausse information peut coûter des vies. Les journalistes doivent produire une information crédible, vérifier les faits, donner la parole à toutes les communautés et mettre en lumière les récits positifs de cohabitation », a-t-il déclaré.
Il a également appelé les professionnels des médias à adopter des contre-discours informatifs face à la haine et aux manipulations en ligne.
Lire aussi: Sud-Kivu : 25 journalistes formés à la vérification des faits par AFEM
Les participants ont été initiés à divers outils numériques de vérification des faits, capables de détecter les fausses informations, images truquées et vidéos manipulées. Une attention particulière a été accordée aux usages abusifs de l’intelligence artificielle (IA), aujourd’hui exploitée pour alimenter les discours de haine et la désinformation ciblée.
Pour Angel Kalulu, représentante du JPDDH au Sud-Kivu, l’objectif est clair : « Nous voulons que ces journalistes soient en mesure de détecter les fausses informations, de les éviter, et surtout de produire des contenus fiables et responsables qui luttent contre les discours de haine. »
Elle rappelle que la presse a un rôle stratégique à jouer dans la préservation de la paix dans une région fragilisée par les conflits.
Cette formation intervient alors que le Sud-Kivu et le Nord-Kivu traversent une crise sécuritaire aiguë, marquée par les affrontements, les déplacements massifs de populations et les tensions intercommunautaires. Dans un tel contexte, une information professionnelle, impartiale et humaine devient un véritable outil de paix.