L’approvisionnement en semence de bonne qualité pose un réel problème aux paysans cultivateurs en territoire de Rutshuru. Nombreux reprennent une partie de leur propre production comme pour en utiliser comme semences. Conséquence, certains grains ne germent pas.
« Ici, chez nous ici, il y a beaucoup des voleurs, parfois ils exterminent toute votre production. Alors vous faites de tous vos moyens pour approvisionner en semence chez ceux qui avaient acheté et stocké les productions » affirme un habitant du quartier Buturande, en commune de Rutshuru.
Nombreux autres paysans cultivateurs prennent une partie de leur production pour s’en servir comme semence ou ils vont s’approvisionner au marché ou encore chez les acheteurs auprès de qui ils avaient vendu leur production de soja ou de maïs. Mais ceci ne reste pas sans conséquence.
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« Par exemple en cette période où les pluies sont rares, s’il ne pleut pas, ces deux ou trois jours, vous ne trouverez plus rien dans votre champ. Vous vous dites, pourtant avant nous recevions des semences des colons, et aujourd’hui, pourquoi nous n’en recevons plus. Voilà pourquoi nous sommes devenus très pauvres. Nous utilisons des semences qui ne sont plus adaptées à la terre », ajoute Kalao Samukawa, un autre paysan cultivateur, habitant le même quartier.
Et pour obtenir une bonne semence, l’Ingénieur Aimée Viso, Agronome de la Coopérative Centrale du Nord-Kivu, COCENKI, dans le cadre du Projet d’Appui au Secteur Agricole au Nord-Kivu conseille aux paysans cultivateurs d’approvisionner en semence de bonne qualité chez les fournisseurs certifiés par le Service National des Semences-SNASEM.
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« Lorsque les paysans agriculteurs prennent de leurs productions pour en faire de la semence, cela n’est pas une semence bien traitée et leurs champs ne sont pas certifiés par le SENASM. Raison pour laquelle nous les orientons vers les agents semenciers. Ici à Rutshuru, nous les orientons chez les établissements Baraka et NTH ».
L’Ingénieur Aimée Viso prévient que l’utilisation d’une mauvaise semence conduit à une faible production.
Faustin Tawite, depuis Rutshuru