La justice populaire est devenue monnaie courante dans les zones contrôlées par les rebelles du M23. Deux cas ont été enregistrés dans l’agglomération de Nyamilima, une entité du groupement de Binza, en territoire de Rutshuru au Nord-Kivu, le jeudi 3 octobre 2024.
Le premier cas concerne deux maisons appartenant à une présumée sorcière, qui ont été incendiées au quartier Camp 5 heures. Les faits se sont déroulés aux alentours de 13 heures locales, lorsque des jeunes ont agi ainsi pour décharger leur colère après la mort d’un garçon d’environ 20 ans, supposé empoisonné.
Selon nos sources, l’une des maisons appartient à la fille de la mère accusée de sorcellerie. Tous les biens ont été réduits en cendres, et des animaux de la basse-cour ont également été incendiés. Aucun dégât humain n’a été signalé.
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Le second cas a été enregistré aux environs de 20 heures au quartier Alfajiri. Un jeune garçon présumé voleur a été tué par ses pairs.
Nos sources rapportent que la victime a été accusée d’avoir volé un téléphone portable à l’un de ses amis. Des tensions ont éclaté dans un bar connu sous le nom de « Nid d’oiseau » lorsque le groupe de trois amis s’en est pris à la consommation d’alcool.
Selon les mêmes sources, des querelles sur la perte d’un téléphone au sein de la bande ont agité le bar et ses environs.
Le présumé voleur a été agressé de toutes parts jusqu’à succomber à ses blessures, à quelques mètres du bar.
Les auteurs de cet acte de justice populaire se sont enfuis.
Le corps de la victime a été transporté du lieu du drame vers la morgue de l’hôpital général de référence de Nyamilima pendant la nuit.
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Il a été récupéré le matin du vendredi 4 octobre par les membres de sa famille pour les cérémonies funèbres.
Ces cas de justice populaire sont au cœur des discussions dans plusieurs artères de Nyamilima. De nombreux habitants condamnent cette pratique, qui est devenue récurrente ces derniers temps dans le territoire de Rutshuru, une zone sous contrôle des rebelles du mouvement du 23 mars (M23).