L’activisme d’un groupe armé à Kiyeye et Marangara-Ngoroba sème la peur au sein des paysans cultivateurs. Ces villages se situent dans les groupements Kihondo et Mutanda, en chefferie de Bwito, dans le territoire de Rutshuru au Nord-Kivu.
Les combattants de ce groupe armé soumettent les paysans cultivateurs à des travaux forcés. Des accusations qui ne passent pas, du côté des responsables du mouvement incriminé.
Chaque lundi de la semaine, tout paysan cultivateur, habitant de Nyanzale se rendant au champ à Kiyeye, en groupement Kihondo, est obligé de travailler pendant plusieurs heures dans les champs de certains combattants du groupe armé CMC, le « Collectif des Mouvements pour le Changement », actif depuis plusieurs mois déjà dans cette entité.
A défaut, ces habitants doivent payer des amendes ou alors ils ne peuvent accéder à son champ, regrettent des sources de la Société Civile à Nyanzale.
Pire encore, les combattants de ce groupe armé refusent de reconnaître les jetons livrés par les autorités administratives à Nyanzale, attestant la participation d’un paysan aux travaux communautaires dans la cité de Nyanzale, par exemple.
La situation est pareille pour les paysans ayant des champs Marangara-Ngoroba dans le groupement Mutanda. Une source à Nyanzale affirme que ces combattants du CMC forcent les habitants à travailler même les jours autres que ceux prévus pour les travaux communautaires « salongo ».
C’est par exemple, pour tracer une piste reliant JTN au Centre de santé Kiyeye, en passant par Carton. Et ceux qui manquent à ces travaux paient pour leurs absences, ajoute cet habitant.
Conséquence, certains habitants ont peur de se rendre dans leurs champs.
Le Porte-parole du Collectif des Mouvements pour le Changement reconnaît qu’il y a parfois des travaux communautaires de développement dans l’espace sous contrôle de ce mouvement. Mais ces travaux ne se font pas chaque semaine, indique le porte-parole du CMC.
Par ailleurs, selon lui, ceux qui refusent de participer aux travaux comme celui de traçage d’une piste reliant plusieurs villages sont des « goulots d’étranglement » au développement de cette contrée.
Quant aux accusations de tracasserie, il promet de s’impliquer pour y mettre un terme, si du moins elles sont avérées.
Notez qu’outre le CMC, plusieurs autres groupes armés sont actifs dans la chefferie de Bwito.
Faustin Tawite, depuis Rutshuru