Depuis le 20 octobre, la reprise des combats entre l’armée congolaise et le M23 a poussé des milliers de personnes à fuir leurs habitations dans le territoire de Rutshuru. Les acteurs humanitaires estiment qu’au moins 183.000 personnes ont été déplacées depuis le 20 octobre, portant le total à plus de 232.000 civils déplacés depuis le début des hostilités en mars.
Ces populations vivent actuellement dans les centres collectifs/sites spontanés et auprès de familles d’accueil dans les territoires de Lubero et de Nyiragongo, la ville de Goma ainsi que dans d’autres localités du territoire de Rutshuru.
Dans un rapport de la situation humanitaire publié ce jeudi 3 novembre, parmi ces personnes, environ 23.000 qui vivaient dans le site de Rwasa 2, dans le territoire de Rutshuru, ont abandonné cet espace à la suite des affrontements du 29 octobre dans la cité de Kiwanja.
Ce site, construit par des organisations humanitaires, a été complétement détruit.
Selon OCHA, ces affrontements ont fortement contrarié l’accès des acteurs humanitaires dans le Rutshuru.
REPONSE-BESOINS-GAPS
Les acteurs humanitaires ont commencé à apporter une assistance aux personnes déplacées dans le territoire de Nyiragongo. Mais face à l’ampleur des besoins, une présence accrue des acteurs humanitaires sera nécessaire, y compris à Kanyabayonga dans leterritoire de Lubero.
Les besoins urgents incluent l’accès à l’eau, hygiène et assainissement, aux articles ménagers essentiels, aux abris, à la nourriture, et aux soins de santé ainsi qu’à la protection.
Eau Hygiène et Assainissement
Médecin Sans Frontières (MSF) et l’ONG congolaise, Action des Volontaires Unis pour le Développement et la Santé (AVUDS), ont commencé à approvisionner les centres collectifs du territoire de Nyiragongo en eau potable par camion-citerne. AVUDS dessert 5 litres par jour et par personne en faveur des personnes déplacées et familles d’accueil à Kanyaruchinya.
Depuis le 29 octobre, MSF livre 180 000 litres d’eau par jour sur sept sites de Kanyaruchinya, deux fois plus que l’organisation faisait la semaine précédente. Les ONG Solidarités International et Save the Children International ont également augmenté l’approvisionnement en eau depuis le 1er novembre. Au moins 57 000 personnes sont atteintes par jours, en raison de 10 litres par personnes.
Sécurité alimentaire
Le Programme alimentaire mondial (PAM) a lancé, le 1er novembre, une distribution de vivres, ciblant environ 30 000 personnes déplacées dont 20 000 bénéficiaires à Kanyaruchinya et 10 000 à Munigi. Ces personnes ont reçu de la farine de maïs, des haricots, de l’huile de cuisson et du sel pouvant couvrir leurs besoins alimentaires pendant au moins 15 jours. Le plan complet est d’assister au moins 50 000 personnes vivant à Kanyaruchinya et Munigi.
Protection
Les acteurs de protection de l’enfance ont identifié et pris en charge plus de 180 enfants non accompagnés depuis le 27 octobre dans les différents centres collectifs. Environ 2 000 enfants bénéficient d’un programme psychosocial à travers deux espaces d’amis d’enfants appuyés par Save the Children International dans deux sites situés à Kibati et Buvira (territoire de Nyiragongo). L’ONG congolaise COSAMED a débuté le 30 octobre à Kanyaruchinya et Munigi la prise en charge psychosociale des enfants et des femmes enceintes avec des vivres fournis.
Santé
MSF fournit des soins de santé gratuits aux communautés hôtes et aux personnes déplacées au centre de santé de Kanyaruchinya. Quatre cas de choléra ont été déclarés dans cette zone, faisant craindre l’éclosion d’une épidémie de grande ampleur dans une région endémique au choléra et confrontée à de gros problèmes d’accès à l’eau potable.
L’ONG a ainsi mis en place une Unité de traitement de cholera (UTC) au centre de santé de Kanyaruchinya pour le dépistage et la prise en charge des cas. A Kibati, l’ONG International Rescue Committee fournit de l’assistance médicale gratuite en soins de santé primaire dans les structures sanitaires.
La Rédaction