Intervenons-nous

    Le retour de l’ancien président Joseph Kabila à Goma, confirmé par ses proches et relayé par certains cadres du mouvement rebelle AFC-M23, suscite des réactions contrastées chez les jeunes de Bukavu. Tandis que certains y voient une opportunité de paix, d’autres dénoncent une tentative de repositionnement politique dans un contexte d’isolement croissant.

    La Rédaction de La Prunelle RDC a recueilli ce mardi les avis de plusieurs jeunes de la capitale du Sud-Kivu sur cette actualité qui relance le débat national sur la gouvernance, le dialogue et la paix dans l’Est de la République démocratique du Congo.

    « Kabila est en position de faiblesse »

    Pour Hoziba Muhindo Olivier, l’annonce du retour de Kabila à Goma est enveloppée de flou.

    « Aucune image, aucune vidéo, aucun discours clair. Tout semble indiquer une manœuvre stratégique, d’autant plus que son immunité parlementaire a été levée. Selon moi, Kabila est désormais en position de faiblesse, sans plan précis. Ce n’est ni un acte de leadership, ni un retour triomphal, mais une tentative de réaffirmer une présence politique dans une région sensible. »

    « Un signal d’espoir pour la paix »

    D’un autre point de vue, Amani Matembera Moïse considère cette visite comme un geste constructif.

    « Je vois dans ce retour une tentative de relancer le dialogue politique. Cela pourrait avoir un impact sur les dynamiques actuelles des forces en présence et, peut-être, ouvrir la voie à la réconciliation nationale. »

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    « Il a reconnu notre souffrance » –

    Marie-Louise Kambale accueille cette présence avec prudence mais espoir : « Kabila a exprimé de l’empathie pour les souffrances de la population de Goma. J’espère qu’il ne vient pas les mains vides, mais avec des solutions concrètes pour la paix. Ce pourrait être le début d’un dialogue constructif. »

    « Paix ou guerre : tout est possible »

    Pour Jean-Pierre Mukuna, l’issue reste incertaine : « La présence de Kabila peut ramener la paix, comme elle peut relancer les tensions. Tout dépend de ses intentions réelles et de la manière dont il agira sur le terrain. »

    « Rien que la paix pour l’Est »

    Amani Kalimba, quant à lui, rappelle les attentes fondamentales des populations locales :

    « Le message est clair : nous voulons la paix, rien que la paix. Nous avons assez souffert. Peu importe qui la ramène, ce qui compte, c’est d’en finir avec l’insécurité. »

    Lire aussi : RDC : Joseph Kabila convoqué au Sénat pour examiner la levée de ses immunités parlementaires

    Ces avis partagés révèlent une profonde attente de changement chez la jeunesse du Sud-Kivu, mais aussi une certaine méfiance face aux démarches politiques entourées d’ambiguïtés. Pour beaucoup, Kabila devra prouver ses intentions par des actes concrets.

    Son retour, officiellement intervenu dans la nuit du dimanche 25 mai, s’inscrit dans une démarche présentée comme « une quête de solutions à la crise sécuritaire » par l’ex-président, qui avait formulé douze propositions dans son dernier discours à la nation.

    Alors que le gouvernement est invité à la vigilance, les confessions religieuses appellent à un dialogue national inclusif, seule voie, selon elles, pour sortir durablement de la crise.

    Séraphin Mapenzi et Eliane Mufungizi

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