La RDC demande à la communauté internationale de sanctionner les autorités rwandaises et les dirigeants du M23, à la suite du refus des rebelles de ce groupe armé de se retirer des entités qu’ils occupent, conformément aux résolutions du mini-sommet de Luanda.
Christophe Lutundula, Vice-Premier Ministre, Ministre des Affaires Étrangères, l’a dit dans un communiqué rendu public ce mercredi 18 janvier, en rapport avec la situation sécuritaire au Nord-Kivu.
Dans ce communiqué, le Gouvernement congolais rappelle que selon la programmation établie par les Chefs d’États-majors généraux de l’EAC, es terroristes du M23 devaient quitter toutes les zones occupées en territoire congolais, à la date du dimanche 15 janvier 2023. Ceci, pour permettre le rétablissement de l’autorité de l’État dans ces zones et le retour des populations congolaises déplacées à leurs domiciles, en application du Communiqué du Mini-Sommet de Luanda du 23 novembre 2022.
«Le Gouvernement de la République Démocratique du Congo constate que comme à leurs habitudes, les terroristes du M23 et les autorités rwandaises qui les soutiennent, n’ont pas, une fois de plus, respecté leur engagement, au mépris total de la Communauté d’Afrique de l’Est, CAE, de l’Union Africaine, UA, du Conseil de sécurité de l’ONU et des partenaires bilatéraux. En effet, après avoir saboté les résolutions de ce Mini-Sommet et tourné en dérision les Chefs d’État signataires du Communiqué final sus évoqué par des manœuvres dilatoires répétées et des simulacres de retrait de Kibumba ainsi que du Camp militaire de Rumagabo dont ils contrôlent toujours les localités périphériques et les voies d’accès, le M23 et les Forces de Défense du Rwanda, RDF, ont massacré 227 civils congolais innocents dans les localités de Kishishe et Bambo dans la nuit du 29 au 30 novembre dernier,» dénonce le Gouvernent ?
Selon le Ministre Lutundula, ces rebelles ont poursuivi leur offensive militaire vers le plateau de Masisi, au lieu de se retirer vers la montagne de Sabinyo, côté RDC, comme arrêté.
«Au demeurant, l’équipe mixte EAC-Mécanisme-ad hoc de vérification institué dans le cadre du processus de Luanda et Mécanisme de vérification élargi de la CIRGL, mandatée pour constater le retrait effectif ou non du M23 de Kibumba, a établi que celui-ci occupe toujours cette localité et continue à rançonner la population par des taxes et autres prélèvements obligatoires. Au surplus, le M23 a empêché l’équipe conjointe de poursuivre sa mission et l’a contrainte à rebrousser chemin,» indique ce communiqué.
Face à cette résistance des rebelles du M23, soutenus par le Rwanda, le Gouvernement de la RDC a décidé de :
- Prendre acte du refus répété du M23 d’exécuter les prescrits du plan de paix établi par le Mini-Sommet de Luanda du 23 novembre 2022 dans le cadre des processus de paix de Nairobi et de Luanda et en application des recommandations du Conseil de sécurité des Nations Unies;
- Prendre acte du non-respect par le Rwanda des engagements pris dans le cadre des processus de Nairobi et de Luanda et du Mini-Sommet de Luanda du 23 novembre 2022 ainsi que de son refus de cesser de soutenir le groupe terroriste du M23 et d’agresser la RDC;
- Interpelle l’ONU, I’UA, la CAE, la CIRGL et les partenaires bilatéraux et leur demande de prendre leurs responsabilités notamment en sanctionnant, selon leurs mécanismes et règles propres, les autorités rwandaises et les dirigeants du M23 qui ne cessent de les défier et de violer le droit international ainsi que les droits fondamentaux de l’Homme à l’Est de la RDC.
Par ailleurs, le Gouvernement de la RDC annonce qu’il assumera toutes ses responsabilités constitutionnelles pour « sauvegarder l’intégrité territoriale ainsi que la souveraineté de l’État congolais » et assurer la sécurité de ses populations. « Il n’entend point faiblir ni transiger avec personne quant à ce » insiste-t-il.
Museza Cikuru