Dans le but de répondre à la réforme du système humanitaire mondial, l’organisation humanitaire internationale OXFAM en RDC s’inscrit dans la dynamique de lutter contre les déséquilibres de pouvoir entre les acteurs humanitaires locaux, nationaux et internationaux. Ce jeudi 23 janvier 2025, un atelier a été organisé en partenariat avec le CONAFHOD RDC (Conseil National des Forums des ONG Humanitaires et de Développement de la RDC) ainsi que d’autres acteurs humanitaires locaux et internationaux. Les participants ont été formés au programme de transformation du système humanitaire à travers le leadership humanitaire local (HST-LHL) en RDC.
Pour le Directeur Adjoint d’OXFAM en RDC, la mise en œuvre de ce projet pourrait résoudre le problème de localisation qui persiste depuis des années en RDC. Il permettrait également de renforcer le rôle des organisations nationales et locales dans la gestion de l’aide humanitaire.
« Il n’est pas nécessaire de rappeler ici la problématique de la localisation en République Démocratique du Congo. En tant qu’acteurs humanitaires, nous sommes tous informés. C’est un long processus qui a commencé depuis longtemps et qui a conduit à l’élaboration d’une stratégie globale sur la localisation. En RDC, nous avons adopté cette approche, non seulement en tant qu’acteurs humanitaires, mais aussi spécifiquement comme OXFAM, car nous sommes engagés dans ce processus de renforcement du rôle des organisations nationales et locales dans la gestion de l’aide humanitaire. C’est un travail qui ne peut être réalisé de manière isolée, c’est pourquoi il est impératif d’assurer la participation de tous les acteurs concernés par ce processus. Je suis heureux de constater qu’à ce stade, il y a des acteurs expérimentés, non pas par l’âge, mais par leur expérience dans le processus de localisation en RDC », a expliqué Raphaël Mbuyi, Directeur Adjoint en charge du Programme chez OXFAM en RDC.
Prenant la parole lors de cet atelier, Meschack Nakanywenge, Directeur Exécutif de l’organisation locale Union pour la Promotion, la Défense des Droits Humains et de l’Environnement, a souligné que ce projet vise à apporter un changement significatif dans le système humanitaire en RDC, grâce à la promotion du leadership humanitaire local.
« La population doit retenir que ce projet vient pour apporter un changement. C’est pourquoi le titre même de ce projet est ‘transformation du système humanitaire local’. Une fois les leaderships humanitaires locaux en RDC bien formés et conscients de leurs rôles, la qualité de l’aide humanitaire s’améliorera, et toutes les parties prenantes devront être responsables. Nous devons nous rendre responsables et, une fois que nous bénéficierons des fonds des ONG internationales, être redevables et rendre un travail de qualité. Cela sera une solution durable. Le projet de transformation du système humanitaire à travers la promotion du leadership humanitaire local vise donc à transformer les niveaux supérieurs des bailleurs, des ONG internationales et des acteurs locaux », a-t-il ajouté.
De son côté, Ignace Runangu, responsable des urgences à la Caritas Goma, a souligné que l’implication des organisations humanitaires locales dans la localisation de l’aide humanitaire facilitera l’identification des besoins réels des bénéficiaires.
« Nous sommes convaincus que les fonds alloués par les bailleurs seront désormais mieux orientés vers les véritables besoins, car ce sont nous-mêmes qui déciderons de la localisation de l’aide », a-t-il déclaré.
Il convient de noter que le projet de « Transformation du système humanitaire à travers le leadership humanitaire local (HST-LHL) en RDC » s’étend sur une période de 42 mois, allant de septembre 2024 à mars 2028, et est financé par le ministère des Affaires Étrangères du Royaume des Pays-Bas.
Les principaux bénéficiaires de ce projet sont les acteurs humanitaires locaux (LNHA) membres du CONAFHOD, les forums humanitaires locaux, les endosseurs de la C4C, les groupes communautaires d’entraide, le gouvernement congolais à travers ses instances techniques et ministères spécialisés, ainsi que la Société civile et les institutions de recherche et universitaires.