Une pétition visant le bureau de l’Assemblée nationale de la République démocratique du Congo a été initiée depuis quelques jours. Les signataires reprochent au bureau dirigé par Vital Kamerhe une opacité dans la gestion, la mauvaise prise en charge médicale des députés nationaux, ainsi que dix mois d’arriérés de frais de fonctionnement des commissions permanentes et des groupes parlementaires.
Selon Denis Cibangu, l’un des initiateurs de cette pétition interrogé par Top Congo FM, plusieurs réclamations avaient été adressées au bureau de l’Assemblée nationale sans obtenir de solution. « Il était devenu impératif de passer à la vitesse supérieure », explique-t-il.
Le député national Crispin Mbindule a indiqué à Jeune Afrique que 131 signatures ont été déjà recueillies contre le président du bureau, Vital Kamerhe.
« 84 signatures visent le rapporteur Jacques Ndjoli, 4 le premier vice-président Jean-Claude Tshilumbayi, et une seule le deuxième vice-président Christophe Mbose », précise-t-il.
Certains acteurs politiques appellent cependant à mettre de côté cette démarche et à privilégier un règlement interne de la crise, notamment en cette période de fortes tensions sécuritaires dans l’Est du pays.
Si le nombre de signatures continue d’augmenter, cette pétition pourrait marquer un tournant majeur pour l’avenir politique de la chambre basse du Parlement en mettant fin au mandat de Vital Kamerhe, revenu à ce poste sous Félix Tshisekedi après l’avoir occupé entre décembre 2006 et mars 2009 sous Joseph Kabila Kabange.
Les proches de Kamerhe dénoncent pour leur part un acharnement contre leur leader et soupçonnent une manipulation orchestrée par un membre du parti présidentiel, sans toutefois apporter de preuves à ce jour. Les pétitionnaires, eux, se disent déterminés à aller jusqu’au bout de leur initiative.
Séraphin Mapenzi