Intervenons-nous

Wilondja Mazambi Fiston, jeune journaliste congolais d’une trentaine d’années, a été retrouvé mort dans des circonstances tragiques à Bukavu, ce mardi 5 août 2025. Son corps, gravement mutilé et portant une corde autour du cou, a été découvert dans la rue au quartier Nyalukemba , commune d’Ibanda, peu après son enlèvement présumé par un commando armé.

Le journaliste, qui travaillait pour la Centrale de Monitoring des Médias – un programme d’autorégulation de l’Union Nationale de la Presse du Congo (UNPC) – n’a pas survécu aux graves blessures causées par ce qui s’apparente à des actes de torture. Il a rendu l’âme à son arrivée à l’hôpital général de Bukavu, selon plusieurs témoins et sources médicales.

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Face à cette tragédie, Journaliste en Danger (JED), organisation de défense de la liberté de la presse, appelle les responsables de la coalition rebelle AFC/M23, qui contrôle actuellement la ville de Bukavu, à faire toute la lumière sur ce meurtre. L’organisation estime que cette affaire dépasse le cadre de l’insécurité ordinaire et pourrait être liée à des motivations plus graves, dans un contexte de répression et d’intimidation contre les professionnels des médias.

Selon des sources locales citées par JED, Fiston Wilondja avait été enlevé la veille au soir vers 18 heures, près de la place Mulamba. Il portait encore sa carte de presse au moment de son enlèvement. Le journaliste aurait été enrôlé de force dans une session de formation idéologique imposée par l’AFC-M23 aux médias locaux, après la prise de contrôle de la ville.

Darius Kitoga, président de la section provinciale de l’UNPC et responsable du programme de monitoring, a exprimé sa surprise face à ce drame, indiquant n’avoir reçu aucun signalement de menaces ou d’inquiétudes de la part du journaliste.

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Ce meurtre choque profondément la population de Bukavu, déjà éprouvée par l’instabilité sécuritaire. Des habitants interrogés appellent à davantage de prudence, notamment en évitant les déplacements nocturnes, tandis que d’autres dénoncent une « banalisation inquiétante de la mort » dans une ville désormais sous occupation rebelle.

Journaliste en Danger réitère sa demande de clarification immédiate, et appelle la communauté internationale à rester vigilante quant aux exactions commises dans les zones sous contrôle de groupes armés.

Sylvie Bahati

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