Le Gouvernement de la République démocratique du Congo a annoncé la suspension, sur toute l’étendue du territoire national, des activités de trois partis politiques : Piste pour l’Émergence (PE), Leadership et Gouvernance pour le Développement (LGD) et Alliance pour l’Alternance et le Progrès (AAP).
La décision a été prise le 28 octobre 2025 à Kinshasa par le Vice-Premier ministre, ministre de l’Intérieur, de la Sécurité, de la Décentralisation et des Affaires coutumières, et confirmée ce vendredi 31 octobre par plusieurs sources officielles consultées par La Prunelle RDC Asbl.
Selon le décret n°25/CAB/VPM/MININTERSEDECAC/SLBJ/0631/2025, ces formations politiques sont sanctionnées pour avoir participé au conclave organisé à Nairobi (Kenya) sous l’égide de l’ancien président Joseph Kabila, que la justice congolaise a condamné pour haute trahison.
Le Gouvernement accuse les responsables de ces partis d’avoir prêté allégeance à des actions considérées comme hostiles à l’intégrité territoriale et à la souveraineté de l’État congolais.
« De telles initiatives vont à l’encontre de la loi sur le fonctionnement des partis politiques, qui interdit notamment toute activité à caractère paramilitaire ou portant atteinte à l’unité nationale », a souligné le Vice-Premier ministre.
L’article 6, alinéa 4, de la loi n°04/002 du 15 mars 2004 stipule que les partis politiques et leurs membres sont tenus au respect des principes de l’unité et de la souveraineté nationale.
Le parti AAP, dirigé par Théophile Bemba, est pointé du doigt pour avoir pris part à ce conclave qualifié d’« illégal ». Le Gouvernement estime que cette participation constitue un acte d’adhésion à une philosophie d’agression du pays « partagée par Joseph Kabila ».
Le LGD de Matata Ponyo est également cité pour avoir participé, selon les autorités, à des réunions compromettantes avec des individus nuisibles à la sécurité nationale.
Quant au PE de Kikuni Seth, il est accusé d’avoir publiquement manifesté un soutien au mouvement d’agression mené contre la RDC par le Rwanda et ses supplétifs du M23-AFC, ce qui, selon la justice congolaise, constitue un acte de trahison.
Le Gouvernement congolais justifie ces suspensions par « la gravité des manquements constatés » et par « la nécessité urgente de préserver l’unité et la cohésion nationale ».
En conséquence, les activités de ces trois partis politiques sont suspendues sur toute l’étendue du territoire national, en attendant d’éventuelles poursuites judiciaires à l’encontre de leurs dirigeants.
Divine Busime

