Le Front Commun pour le Congo (FCC) a relevé ce mercredi 28 juillet 2021, le manque de volonté politique du pouvoir en place, d’aller aux élections en 2023.
Dans une déclaration faite par la Conférence des Présidents, la Plateforme de Joseph Kabila dénonce également la multiplication de manœuvres législatives; judiciaires, et politiques visant selon elle, à empêcher certains compatriotes de concourir aux prochaines échéances électorales.
Ci-dessous l’intégralité de la Déclaration Politique du FCC
Le Front Commun pour le Congo, FCC en sigle, continue de suivre attentivement, et avec une inquiétude croissante, l’évolution de la situation politique, économique, sociale, sécuritaire et sanitaire du pays.
Le FCC déplore et condamne fermement le meurtre de l’étudiant Honoré SHAMA KWETE de deuxième graduat en Information et Communication à l’université de Kinshasa, lâchement abattu par un policier, ce samedi 24 juillet 2021, dans la commune de Selembao. Le FCC exige l’ouverture d’une enquête et l’arrestation immédiate de l’auteur de ce crime ignoble. Le FCC souligne que cette multiplication de crimes constitue une preuve supplémentaire de l’incapacité du pouvoir à garantir la sécurité des congolaises et des congolais, moins encore l’effectivité d’un véritable Etat de droit. Le FCC présente ses condoléances les plus attristées à la famille éprouvée, ainsi qu’à l’ensemble de la communauté estudiantine.
Le FCC constate par ailleurs la dégradation constante et les violations de plus en plus flagrantes des droits humains, aussi bien à l’Est du pays, particulièrement dans les parties sous état de siège, qu’à Kinshasa et en d’autres points du territoire national.
Le FCC dénonce la tendance de plus en plus prononcée à l’instrumentalisation de la justice à des fins politiciennes, avec pour conséquences, une justice sélective et à double vitesse, marquée notamment par un traitement inégal des requêtes selon que les personnalités mises en cause sont proches du pouvoir ou de l’Opposition ; des arrestations arbitraires suivies des condamnations par des décisions judiciaires aussi irrégulières qu’expéditives; des intimidations et des violations graves de la liberté d’expression…
Le FCC relève que c’est dans ce contexte singulier qu’a été promulguée, le 03 juillet 2021, la Loi organique no 21/012 modifiant et complétant la Loi organique no 10/013 du 28 juillet 2010 portant organisation et fonctionnement de la Commission Electorale Nationale Indépendante, telle que modifiée par la Loi organique no 13/012 du 19 avril 2013.
A ce sujet, et plus largement au sujet du processus électoral, le FCC tient à relever les points ci-après :
- Le manque de volonté politique du pouvoir en place d’aller aux élections en 2023, l’affirmation du contraire n’ayant pour objet que d’endormir nos concitoyens excédés par ses promesses non tenues et déterminés à le sanctionner à la première occasion ;
- Les pressions exercées sur les confessions religieuses, publiquement dénoncées par ces dernières, ainsi que sur l’ensemble de la société civile, afin d’influencer le choix de leurs représentants à la CENI et ainsi permettre au pouvoir de contrôler la centrale électorale ;
- La publication, par le Président de l’assemblée nationale, d’un calendrier de désignation des membres de la CENI, sans consultation préalable avec les parties prenantes et sans avoir pris soin d’essayer de vider, par le dialogue, les réserves pourtant connues de tous, de certaines de ces parties prenantes.
- La multiplication de manœuvres législatives, judiciaires, et politiques visant à empêcher certains compatriotes aux prochaines échéances électorales.
https://twitter.com/laprunellerdc/status/1420500591525105665?s=20
Au vu de tout ce qui précède, le FCC, qui a reçu la lettre du Président de l’Assemblée nationale lui demandant de désigner ses représentants à la CENI, a tenu une réunion extraordinaire de son organe de décision, la Conférence élargie des Présidents, ce mardi 27 juillet 2021. Il en résulte la mise au point suivante :
- Le FCC réaffirme son exigence que les prochaines élections générales soient organisées dans les délais constitutionnels, soit en 2023. Il réaffirme tout autant sa volonté de participer activement auxdites élections et se prépare en conséquence ;
- le FCC souligne cependant qu’il est important, voire vital, de s’assurer, en amont, de la crédibilité du processus électoral et d’un environnement politique national assaini ;
- Le FCC condamne donc toutes les pressions exercées par le pouvoir afin de contrôler, à son profit, la désignation des membres de la CENI ;
- Le FCC ne se sent pas lié par le calendrier de désignation des membres de la CENI publié unilatéralement par le bureau de l’Assemblée nationale, sans la moindre concertation avec les parties prenantes à ce processus ;
- Le FCC rappelle sa position sur le processus électoral en cours, à savoir qu’il repose sur un coup d’Etat institutionnel réalisé à la faveur de violations graves de la Constitution et avec pour conséquences, la mise en constitutionnelle et la création, par la attentatoires à la morale publique, parlementaire artificielle à l’Assemblée nationale, au Sénat et dans les Assemblées provinciales, le tout au profit exclusif du pouvoir en place ;
- Pour le FCC, les élections concernent l’ensemble des Congolais. Les modalités de leur organisation exigent donc une concertation préalable entre les représentants attitrés des principales forces politiques et sociales (gouvernement, Opposition, Société civile), afin de rechercher l’indispensable consensus sur toutes les questions pertinentes et baliser ainsi la voie vers des élections qui débouchent sur la paix et non sur les conflits. Le FCC se réserve donc le droit de donner, le moment venu, sa position sur toutes ces questions, y compris sur celle de sa représentation à la CENI.
Que Dieu bénisse la République Démocratique du Congo et son Peuple !
Fait à Kinshasa, le 27 juillet 2021