Le Conseil National de Suivi de l’Accord (CNSA) estime que l’ouverture du procès contre l’ancien président Joseph Kabila devant la Haute Cour militaire est inopportune et risque de diviser davantage la Nation. Dans un communiqué publié ce mercredi 29 juillet 2025 et consulté par La Prunelle RDC, l’institution met en garde contre les conséquences politiques d’une telle procédure judiciaire.
« L’ouverture de ce procès risque de fracturer la Nation, en nous divisant davantage, nous éloignant ainsi des objectifs tant attendus dudit dialogue », avertit le communiqué du CNSA.
Le CNSA recommande au gouvernement de surseoir à la procédure en cours contre l’ancien chef de l’État. Il suggère que toutes les questions relatives à cette affaire soient soumises au cadre du dialogue national, seul à même, selon lui, de prendre des décisions conformes à l’intérêt supérieur de la Nation.
L’institution affirme que son objectif principal est de voir le Président Félix Tshisekedi et Joseph Kabila transcender leurs différends politiques, en mettant en avant les souffrances de la population et la nécessité de préserver l’esprit des alternances pacifiques.
S’inscrivant dans une perspective de réconciliation nationale, le CNSA rappelle la passation pacifique du pouvoir entre Kabila et Tshisekedi, intervenue en 2019, à l’occasion du 58e anniversaire de l’indépendance de la RDC. Un événement salué à l’époque comme un tournant historique vers la démocratie.
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« Ces deux grandes personnalités ont fait naître un grand espoir dans l’esprit du peuple congolais que la RDC entrait définitivement dans le concert des nations démocratiques », souligne le Conseil, en référence au combat des pères de l’indépendance.
Le CNSA déplore une polarisation excessive du débat public, où toute opinion divergente est perçue comme une prise de position partisane, soit en faveur du pouvoir, soit de la rébellion.
Il rappelle aussi que toute prise ou exercice du pouvoir en violation de la Constitution est formellement interdite, appelant au respect strict des textes fondamentaux.
Enfin, le Conseil est revenu sur les pourparlers de Doha, notant une divergence croissante d’interprétation entre les signataires de la déclaration de principe et leurs discours publics.
« De plus en plus, un écart se creuse entre les dispositions de ladite déclaration de principe et les discours », conclut le CNSA.
Suzanne Baleke