L’Alliance Fleuve Congo (AFC-M23) a, dans une lettre adressée aux Nations Unies et rendue publique le 24 septembre 2025, accusé le gouvernement congolais de mener une « campagne malveillante » visant à se dédouaner des crimes graves qui ravagent la République démocratique du Congo, en particulier dans sa partie orientale.
Signée le 19 septembre, la lettre consultée par La Prunelle RDC soutient que les autorités congolaises cherchent à « fuir la justice » et à cacher la vérité.
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« Au cours des dernières années, l’AFC et d’autres acteurs, notamment des organisations des Nations Unies, ont tiré la sonnette d’alarme sur les meurtres, nettoyages ethniques, lynchages publics et atrocités de masse commis en RDC par des milices soutenues par le gouvernement et des membres des forces armées », affirme le mouvement.
L’AFC accuse Kinshasa non seulement d’avoir ignoré les alertes, mais aussi d’avoir financé certaines milices locales, telles que les Maï-Maï et le CADECO.
Le mouvement rebelle affirme que les attaques actuelles visent particulièrement les Tutsis du Nord-Kivu, les Banyamulenge du Sud-Kivu et les Hema en Ituri.
« Des discours de haine visant ces groupes sont encouragés, y compris par de hauts responsables gouvernementaux. Chose étonnante, ces crimes sont parfois perpétrés avec la participation de forces armées gouvernementales et même du personnel des Nations Unies », poursuit la lettre.
L’AFC accuse également les milices Wazalendo, des éléments des FARDC et certains militaires burundais d’avoir encerclé Minembwe et mené des attaques contre les civils banyamulenge, causant de nombreuses victimes, dont des femmes et des enfants.
Selon l’AFC, les récents forums internationaux, notamment la 60ᵉ session du Conseil des droits de l’homme à Genève et l’événement organisé le 22 septembre à New York, auraient été utilisés par le gouvernement congolais pour « semer la confusion, déformer les faits et éviter de rendre des comptes ».
Le mouvement estime que le discours officiel, qui prétend vouloir juger les auteurs des crimes, n’est qu’une façade : « Ces criminels se promènent sans crainte car ils sont protégés », accuse-t-il.
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Enfin l’AFC-M23 dit soutenir « tous ceux qui militent pour le retour du calme et la stabilité », affirmant que cela ne sera possible que par la justice pour les victimes de crimes graves et de masse. Le mouvement qualifie par ailleurs la version officielle du gouvernement de « propagande politique » et d’« insulte aux véritables victimes des crimes génocidaires ».